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Baisse du prix de la viande à Bamako : Les citoyens doutent de l’application de la décision gouvernementale

A J-2 les Maliens restent dubitatifs quant à la promesse faite par le gouvernement concernant  la baisse du prix de la viande sur les marchés.

Suite à l’accord signé le mardi 11 août 2015 par le  ministre du commerce et de l’industrie avec les commerçants de la filière viande et bétail débouchant sur l’engagement du ministre à apporter un rabais sur les prix de la viande et de l’aliment bétail à partir de ce lundi 17 août 2015, les consommateurs et commerçants restent  sceptiques sur la question. «Ce ne sont ni les bouchers ni les consommateurs qui sont responsables de la situation, mais il s’agit plutôt des nos autorités. C’est entièrement de leur faute », telles sont les accusations que porte Nouhoum Simpara, ancien boucher au marché de Dibida de Bamako.

Selon le représentant des bouchers du marché Dibida de Bamako, Moussa Coulibaly, la question du prix des viandes est d’une importance capitale et  nationale pour l’ensemble des citoyens maliens. Aux dires de Moussa Coulibaly, il y a eu beaucoup d’échanges entre leurs groupements et les autorités concernées sur l’épineuse question du prix de la viande sur les marchés de la capitale.  Pour le représentant des bouchers, la surenchère des prix de la place incombe aux propriétaires de bétail plus  connus sous le  nom des «foulas» ou peulhs.                          A ses dires, ces derniers  préfèrent exporter le bétail   vers les pays  voisins au grand dam de la population malienne. Aussi, les bouchers ne cessent-t-ils de demander aux  autorités de s’assumer en mettant un frein à l’exportation anarchique des bœufs vers les pays voisins.

« Le prix de la viande n’a jamais autant augmenté qu’aujourd’hui. A l’époque du président  Moussa Traoré, le prix de la viande était soumis à un contrôle strict.  Le kilogramme était revendu à 1200F Cfa  pour la viande avec os et pour la viande sans  os le prix est de 1300F  et ce pendant 20 ans. Au temps de Moussa Traoré, lorsque le prix de viande connaissait une certaine inflation, automatiquement  les frontières étaient alors soumises aux contrôles pour empêcher qu’on sorte  les bœufs », témoigne Baba Touré revendeur de viande depuis 21 ans au marché de Dibidani. Pour Baba Touré, seules les autorités actuelles  seraient  responsables de cette vie chère imposée au quotidien du citoyen malien. « Le gouvernement est responsable, nos autorités  ne voient que leurs intérêts  sinon il suffit d’empêcher   les bœufs de franchir les frontières», a continué de s’indigner M. Touré.

Rappelons qu’au moment où nous mettions sous presse, dans les différents marchés de la place, le prix de la viande se présente comme suit : la  viande sans  os à 3000f Cfa/ Kg; la viande avec  os à  2300F CFA/ Kg; les Boyaux à 1000 FCFA/Kg, le foie à 3200 F/kg et le filet à 3500F. Cette cherté des prix ne laissent personne indifférent. Comme l’a indiqué, Djénébou Doumbia, ménagère, partie faire ses courses avec son époux au marché de Dibida, « Que faire, nous sommes obligés de payer, aussi nous faisons des sacrifices. Et comme annoncé, si les prix pouvaient baisser dès ce lundi nous en serons très heureux. Chaque fois  les prix augmentent et on n’y peut rien, nous sommes obligés de payer comme ça !  Comme les revendeurs le disent, si tu ne payes pas quelqu’un d’autre va payer ».

Une situation qui, pourtant, peut changer, aux dires du représentant des bouchers. Qui préconise l’arrêt de la vente des bétails en dehors du pays ainsi que la création d’endroits possédant des balances afin  que les bouchers soient situés sur le poids des bœufs avant leurs abattages. « Nous payons les bœufs entre 250 000cFcfa, 300 000cFcfa, 500 000cFCfa et plus, ce qui explique pourquoi  nous sommes obligés de vendre le kilo de la viande à 2500F ; 2300 FCFA.  Tout le problème est au niveau des «peulhs«, ces propriétaires de bœufs, et si jamais le gouvernement, comme promis, parvient à faire baisser le prix du bétail, nous  pourrions alors revendre la viande moins chère. Malheureusement, depuis la nouvelle de la décision prise par le ministre, les Peuls commencent à moins amener les bœufs mais nous attendons de voir »,ajoute Moussa Coulibaly, représentant des bouchers au marché de Dibidani.

Khadydiatou SANOGO

 Source: Le Prétoire
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