Ce projet de réhabilitation des caniveaux devait pourtant améliorer la gestion des eaux de pluie dans ce quartier dense de Bamako. Mais plus d’un an après, les structures détruites n’ont toujours pas été reconstruites. Résultat : les rues sont devenues impraticables, dangereuses et sources de nombreux accidents.
Les familles, et en particulier les enfants et les personnes âgées, peinent à circuler. Les cas de chutes et de blessures sont fréquents.
« Un matin, on m’a appelé pour me dire qu’un bulldozer démolissait les caniveaux devant ma maison. Ma voiture est restée bloquée dans mon garage. A mon retour de voyage, j’ai dû faire mes courses à pied. Depuis des mois, accéder à ma maison est devenu une peine », témoigne une résidente.
Les commerces situés en bordure de ces caniveaux sont également sinistrés. Plusieurs commerçants ont perdu leur clientèle et leur chiffre d’affaires, incapables de garantir un accès sécurisé à leurs boutiques. Pour contourner le problème, certains ont installé à leurs frais des planches ou des tôles en guise de passerelles, des solutions précaires qui ne résistent ni au poids ni au temps.
Des travaux à relancer d’urgence
A l’approche d’un nouvel hivernage, l’inquiétude est à son comble. Sans caniveaux fonctionnels, les risques d’inondation augmentent considérablement. Les eaux stagnantes favorisent également la prolifération de moustiques et de maladies hydriques.
« De tels travaux doivent s’enchaîner immédiatement après la démolition. Comment peut-on casser des infrastructures vitales sans avoir les moyens de les reconstruire ? ».
Il interpelle les autorités compétentes, notamment le ministère des Transports et des Infrastructures, afin qu’elles contraignent l’AGEROUTE à reprendre les travaux dans les plus brefs délais. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer un manque de suivi et de planification dans l’exécution des projets d’aménagement urbain.
Une population à bout
Pour les habitants de Baco Djicoroni Golf, il ne s’agit plus simplement d’un chantier inachevé, mais d’une injustice vécue au quotidien. L’abandon des travaux n’est pas seulement une faute technique ; il constitue un mépris envers les citoyens, contraints de vivre dans l’inconfort, la peur et l’indifférence.
« Il est temps que les responsables assument leurs engagements. Trop de familles ont déjà payé le prix de cette négligence », martèle une mère de famille excédée.
Avant que l’hivernage n’aggrave la situation, les résidents attendent des actes concrets, au-delà des promesses. Car chaque jour de retard représente un risque supplémentaire, un danger de plus pour la population.
A.S.