L’émission « Débat politik » du Dimanche 15 Septembre 2019 a encore a retenu l’attention des téléspectateurs d’autant pus qu’elle a réuni autour de la table des acteurs incontournables du processus.. Elle donne un sentiment de satisfaction sur la paix et la cohésion sociale dans notre pays. Les mouvements signataires sont sensibles à ces questions institutionnelles. Les débats ont porté pendant une heure et demie sur le thème :” La décentralisation poussée, régionalisation et fédéralisme » Nous pouvons encore dire que les maliens se sont parlés sans tabou sur les faiblesses de l’application de l’accord, mais le plus important, c’est que les débats ont convergé vers une paix, comme la précédente au bonheur des populations.
Prenant la parole Baba Haidara dit Sandy, 1er vice président de l’UM-RDA, dira que les populations du Nord n’ont pas demandé qu’elles soient représentées dans les Institutions de la République, car elles y sont déjà.” Pour moi, cela pouvait être demandé pour les populations de Kayes à Kidal. Les populations du Nord ont toujours siégé dans les Instituions de la République et figuré dans les postes nominatifs. On ne construit pas un fédéralisme avec la division. On doit se mettre ensemble pour faire cette reforme administrative, qui consolidera la cohésion sociale. Je ne suis pas d’ accord avec cela.” a déclaré Baba Haidara dit Sandy.
Pour Dr Mamadi Sissoko, constitutionnaliste, la décentralisation est un mode de gestion qui s’opère par la création des collectivités. Elles sont caractérisées par une autonomie dans la gestion des affaires locales par leurs responsables. La régionalisation est autre forme de gestion de l’Etat de son territoire. La décentralisation poussée veut dire que la loi autorise la création des collectivités, compte-tenu des situations. En un mot, la décentralisation est faite par une prise de décision, alors que la régionalisation est autorisée par la Constitution. Pour le cas de notre pays, il faut que la Constitution de 25 février 1992 soit révisée, afin de prendre en compte la régionalisation.
Selon Attayer Ag Mohamed, chargé des questions juridiques membre du MNLA et porte-parole de la CMA les conditions dans les quelles cet accord a été signé, ont été portée à l’attention de tout le monde, des Maliens de l’intérieur, des Maliens de extérieurs et de la Communauté internationale, des acteurs politiques. La libre administration des personnes est stipulée dans l’article 4 de l’accord. Il a fallu au moins 8 mois de négociation dans un contexte de manque de confiance entre les parties maliennes et qui a été accompagné durant tout ce processus par la communauté internationale.
A en croire, Mohamed Ag Albachar, chargé de la communication du MSA, le transfert des ressources permet aux populations du Nord d’être très proches de leurs décideurs.” Il donne une autonomie financière aux populations du nord. Le transfert des ressources va sans doute permettre à nos vaillantes populations du Nord de travailler dans une autonomie, chez elle pour le développement de leurs localités. Avant cela, il faut qu’il y ait la paix, car on ne peut pas transférer les ressources dans un climat d’insécurité. On doit avoir la quiétude chez nous, afin d’amorcer ces reformes, sinon tout sera fait pour rien. La majorité de ces populations n’ont pas compris le contenu de cet accord. Pour des raisons multiples et je pense que la responsabilité de cela, elle est partagée. Et ce sont toutes les parties qui ont signé cet accord qui ont une part de responsabilité dans cette incompréhension des populations de cet accord pour qu’elles se l’approprient.
Aux dires de Moulaye Ahmed Ould Moulaye, porte-parole de la plateforme, un document de la taille de l’accord n’est pas facilement explicable à une population majoritairement analphabète. “Nous parlons de l’accord qui a été signé après plusieurs tractations de négociations. Chacune des parties a posé ses conditions et la communauté internationale a imposé cet accord aux fils d’une même patrie. L’accord a progressé, car nous on a procédé à la mise en place des autorités transitoires dans les régions et à la création des régions de Taoudéni et de Ménaka. Il ya des avancées politiques, il faut le dire, ce qu’il faut à prime à bord accorder aux populations, ce que rien que le fait qu’on dise que l’accord apporte la paix amène une grande partie à y adhérer, sans comprendre de quoi il s’agit. « Il y a aucune autre partie qui demande qu’est ce que l’accord va nous apporter.
A entendre Maitre Abdourhamane Ben Famenta, avocat à la Cour d’appel de Bamako, l’accord a été difficile au départ. Il faut reconnaitre que cet accord a été trouvé dans les conditions les plus désastreuses. Mais avec cette phase qui a été trouvée, nous devons l’accepter. Le problème d’appellation ne doit pas poser de problème” a-t-il lancé.
Seydou Diamoutene
Source: Le 22 Septembre