Seuls une poignée d’observateurs étrangers ont avalisé le processus et salué un « exercice démocratique » sans accroc. Le profil de ces observateurs, installés pour la plupart en Russie, atteste d’une sérieuse différence par rapport au référendum d’annexion de la Crimée, en 2014, ou aux différents votes organisés à Donetsk et Louhansk depuis cette date – aucun parti politique européen d’importance ne s’est risqué à envoyer d’observateurs.

L’histoire retiendra sans doute de ces référendums les images d’hommes encagoulés et armés accompagnant les urnes mobiles jusque dans les appartements des votants, ou celles de voitures de police parcourant des rues vides pour appeler au vote par haut-parleur. Même la société de mercenaires Groupe Wagner, dont les rangs ont été renfloués récemment par des détenus, a indiqué avoir contribué à la tenue de ce vote organisé sur cinq jours, du 23 au 27 septembre.

Enthousiasme et climat de terreur

Les procédures étaient suffisamment élastiques pour permettre un nombre élevé d’irrégularités. Des journalistes français ont pu observer une femme voter à la place de sa petite-fille, à Donetsk, sans que la présence d’une caméra ne gêne les organisateurs. Le Monde n’a pas été autorisé à travailler dans les territoires séparatistes.

Un vote plus « traditionnel » s’est tenu le dernier jour de la consultation, mardi 27 septembre, pour offrir de belles images aux télévisions russes. On peut y voir une surreprésentation des personnes âgées et des femmes – des milliers d’hommes ont été envoyés au front et des milliers d’autres se terrent chez eux pour échapper à la mobilisation forcée.

Il vous reste 65.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.