À croire que le président de la transition découvre les forages avec son arrivée aux affaires, qu’il a une histoire avec les forages ou, en tout cas, qu’il n’a pour projet de société que faire des forages. C’est bien de le faire, de donner de l’eau aux populations, leur permettre d’accéder à cette eau facilement ; mais, force est de reconnaître qu’elles n’ont pas besoin que d’eau, qu’on ne construit pas un pays avec des forages.
Malheureusement, ce n’est pas ce qu’a compris le président de la Transition, le colonel Assimi, dont une conseillère spéciale est même devenue spécialiste en forage, tellement elle fait le tour du pays (pas Kidal et vers Ménaka et Ansongo) pour prospecter les zones propices à la réalisation de forages ; évaluer les besoins et offrir des forages.
La dame n’a, désormais, que ça à faire. Une colonelle de son état que l’on nomme conseillère spéciale juste pour s’occuper de ce genre de travail. Sans oublier que tout ça est fait aux frais de l’Etat.
On offre un forage à moins de 2 millions à des populations et pour la circonstance, on réquisitionne un avion militaire qu’on remplit de Kérosène, de badauds (tout cela aux frais du contribuable) et on essaye d’en tirer des dividendes politiques à travers une médiatisation à outrance.
Pour ce qui concerne le forage offert aux populations de Tombouctou, par exemple, le coût du déplacement de ma colonelle et ses accompagnateurs aurait pu offrir une dizaine d’autres forages à la ville. Et dire que personne n’a vu cela dans l’entourage de celui qu’on surnomme, désormais, «colonel-forage».
Makan Koné
Source: Nouvelle Libération