Elle vise à accroître la demande en services et produits de la santé de la reproduction maternelle et infantile
A l’instar des six pays membres du Projet pour l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel (PAFDD/SWEDD), notre pays a élaboré sa stratégie de communication pour le changement social et de comportement en faveur de la santé de la reproduction maternelle, infantile et nutritionnelle (SRMIN).
Cette campagne de communication, dont l’objectif est de contribuer à booster la demande au niveau des services de santé en favorisant les changements sociaux, a été organisée par le ministère de l’Aménagement du territoire et de la Population en collaboration avec la Banque mondiale et le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA).
La cérémonie de lancement qui s’est déroulée samedi au stade municipal de Sikasso, a été présidée par le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga en présence d’une forte délégation ministérielle. Etaient présents à ce lancement, les décideurs politiques, les partenaires techniques et financiers, les leaders religieux, les chefs traditionnels, les artistes et les medias.
Cette initiative, selon le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, permettra à notre pays de capitaliser sur notre démographie dans la perspective d’une croissance économique tirée de la transformation de la structure par âge de la population. En effet, a-t-il rappelé, notre pays connait depuis 50 ans une croissance démographique rapide car, de 3,5 millions d’habitants en 1960, la population est passée à 18,3 millions en 2017, dont 53% ont moins de 18 ans et 51 % sont des femmes. C’est donc pour inverser cette tendance qu’est né le projet SWEDD qui vise à renforcer le niveau d’autonomisation économique des femmes et des adolescentes en vue d’accélérer la transition démographique dans la région. « Elle est même indispensable dans les stratégies visant à adopter des comportements sociaux favorables à la santé de la mère et de l’enfant, à l’autonomisation économique des filles et des femmes et à la scolarisation des filles », a soutenu Abdoulaye Idrissa Maïga.
Pour lui, les défis à relever sont la persistance des barrières sociales, culturelles et religieuses, le faible niveau de plaidoyer et de renforcement des capacités des acteurs, le manque de documentation et de partage des leçons apprises. Le chef du gouvernement a félicité le Fonds des nations unies pour la population et la Banque mondiale pour les appuis qu’ils ne cessent d’apporter au Mali dans ses efforts d’amélioration des conditions de vie des populations. Et il a conclu son intervention, en exhortant les jeunes, les femmes, les autorités coutumières et religieuses, à être les principaux acteurs de cette campagne. Piloté par le ministère de l’Aménagement du territoire et de la Population, cette campagne vise le renforcement de la visibilité du projet SWEDD dans le paysage national en mettant l’accent sur la problématique liée à l’autonomisation des femmes.
Aux dires du ministre Adama Tiémoko Diarra, notre pays doit accélérer sa transition démographique, et ceci passe obligatoirement par l’autonomisation des femmes. Et d’indiquer que le projet SWEDD est une initiative qui découle de la volonté des plus hautes autorités du pays qui sont conscientes du fait que le développement ne saurait être réalisé sans une plus grande attention aux défis posés par les questions de la population. Le chef du département dira que c’est pour faire face à ces défis que le projet SWEDD a été initié. Adama Tiémoko Diarra a déclaré que cette campagne nationale de communication et de sensibilisation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la composante 1 du projet visant à accroître la demande en services et produits de la santé de la reproduction maternelle et infantile.
La représente résidente du Fonds des nations unies pour la Population (UNFPA), Josiane Yaguibou a rappelé que des taux de fécondité élevés entrainent un accroissement de la population réduisant ainsi les efforts des gouvernements pour l’amélioration du bien-être des populations. Pour elle, le projet SWEDD constitue une opportunité d’accélérer la transition démographique afin de faire de la population malienne un véritable levier du développement et favoriser l’atteinte rapide du dividende démographique. Cela, n’est possible, dit-elle, sans une campagne de sensibilisation et l’implication de tous.
Cette stratégie de communication matérialise le démarrage d’une vaste campagne médiatique qui touchera à travers le territoire national plus de 20 000 adolescents et jeunes à travers les radios et réseaux sociaux et plus de 50 000 femmes et jeunes par des activités de proximité sans compter les dizaines de milliers de couples dans les villes et villages.
Ces activités de sensibilisation seront également mises à profit pour fournir des prestations de services, des produits et des conseils en matière de santé de la reproduction des adolescents et des jeunes, de la planification familiale, de la santé maternelle et infantile.
Aussi, faut-il retenir que le lancement de la campagne régionale de communication pour le changement de comportement social aura lieu les 18 et 19 octobre 2017 à Abidjan sous la présidence des Premières dames des pays membres du SWEDD et réunira les organisations régionales intervenant dans la sous région.
Mis en œuvre avec l’assistance financière de la Banque mondiale pour un montant global de 207 millions de dollars et une assistance technique de UNFPA et de l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS), le projet SWEDD est une initiative de 6 pays du Sahel, à savoir le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Anne-Marie KÉITA
Source: essor