« Les ressources de l’eau ne doivent pas être considérées comme des marchandises ». Les Etats et les gouvernements doivent appliquer et assurer en faveur de l’accès à l’eau potable équitablement au Mali et non pas que sur certaines régions, villes du Mali. Cela ne suffit pas !!! C’est un problème fondamentalement politique.
Les droits humains doivent être mis en œuvre. Ils exigent une manière de gérer, de gouverner ce qui est nécessaire au Droit de l’Eau. En tant que citoyenne si la question de l’eau retient autant mon attention elle n’a pas que la dimension nécessaire à la vie, mais un usage, des usages, que ne tiennent pas compte que c’est une ressource limitée. Le 28 juillet 2010, l’Assemblée Générale des Nations Unies adopte une résolution, sans aucune voix contre, précisant: « Reconnaît que le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit de l’homme, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’homme ; Demande aux États et aux organisations internationales d’apporter des ressources financières, de renforcer les capacités et de procéder à des transferts de technologies, grâce à l’aide et à la coopération internationales, en particulier en faveur des pays en développement, afin d’intensifier les efforts faits pour fournir une eau potable et des services d’assainissement qui soient accessibles et abordables pour tous ».
Il ressort des recherches et documentations quelques chiffres clés :
-3 milliards de personnes, soit 40% de la population mondiale, ne bénéficient pas d’installations de base de lavage des mains avec de l’eau et du savon disponible à la maison.
-L’accès à l’eau et au savon pour le lavage des mains varie considérablement entre les pays : de 15% en Afrique subsaharienne à 76% en Asie occidentale et en Afrique du Nord. Un établissement de santé sur 8 n’a pas de service d’eau, ce qui impacte près de 900 millions de personnes ;
-un établissement de santé sur 5 n’a pas de service d’assainissement affectant plus de 1,5 milliard de personnes (Ibid.) ;
-un établissement de santé sur 6 n’a pas de service d’hygiène (Ibid.) ;
-des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement pourraient sauver la vie de plus de 360 000 nourrissons chaque année (Ibid.) ;
-31% des écoles ne disposent pas de services élémentaires d’eau potable et 19% ne disposent d’aucun service d’approvisionnement en eau potable.
– Près de 570 millions d’enfants ne bénéficient d’aucun service élémentaire d’approvisionnement en eau potable dans leur établissement scolaire (Ibid.) ;
-34% des écoles ne disposent pas de services élémentaires d’assainissement et 47% ne disposent pas de services élémentaires d’hygiène pour le lavage des mains (Ibid.).
Le 23 octobre dernier, le Conseil européen a formellement adopté la révision de la directive relative à l’eau potable, sur la base du compromis trouvé en décembre 2019 avec le Parlement européen. Cette position va maintenant être transmise aux eurodéputés, où elle fera l’objet d’un vote d’adoption en séance publique. Le texte pourrait être publié au mois de décembre 2020. A partir de cette date, les États-membres auront deux ans pour le transposer dans leur réglementation nationale (avec des exceptions possibles). Les nouvelles règles actualisent les normes de qualité applicables à l’eau potable et instaurent une approche fondée sur les risques « plus efficace au regard des coûts en ce qui concerne la surveillance de la qualité de l’eau », estiment les Etats membres. Le texte introduit par ailleurs des exigences applicables aux matériaux entrant en contact avec l’eau potable, tels que les canalisations. Parmi les principales évolutions notons : la mise en œuvre d’un système d’évaluation commun au niveau européen qui intègre des méthodologies, des tests de migration, mais également l’établissement d’une liste positive de produits autorisés pour la composition des matériaux. L’Eau est un Droit Commun, parce qu’elle est un Droit Humain ! Les enfants l’exigent !
Tougouna A. TRAORE avec Célia Dos Santos Demont
NOUVEL HORIZON