Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Au Mali, l’imam Dicko critique « l’arrogance » de la junte et « l’orgueil » de la communauté internationale

Pour cet influent religieux, le peuple est en train de « mourir à petit feu » sous l’effet de la propagation djihadiste et des pénuries provoquées par les sanctions internationales.

L’imam Mahmoud Dicko, grande figure malienne, s’en est pris, jeudi 26 mai, à « l’arrogance » des militaires qui dirigent le pays et à « l’orgueil » de la communauté internationale au moment où l’une et l’autre sont en plein bras de fer. Une telle critique contre la junte au pouvoir est devenue exceptionnelle de la part d’une personnalité nationale aussi éminente. L’influent religieux, qui s’exprimait lors d’un forum de discussions en cours jusqu’à samedi à Bamako, a lui-même plaisanté sur l’éventualité que ses propos lui vaillent d’être interpellé à la sortie.

Il prenait la parole alors que la junte fait front face aux pressions d’une partie de la communauté internationale pour rendre les commandes du pays en crise à des civils élus, après avoir révoqué son engagement initial à le faire en février 2022. Le peuple malien est « pris en otage » entre les deux et est en train de « mourir à petit feu » sous l’effet de la propagation djihadiste et des pénuries provoquées notamment par les sanctions internationales, a dit l’imam Dicko.

Lire aussi  Article réservé à nos abonnés L’imam Mahmoud Dicko, faiseur et tombeur de rois au Mali

« C’est pour cela que j’ai parlé de l’arrogance de nos dirigeants. Je le dirai ici, je peux sortir, ils vont m’interpeller, mais je le dirai : leur arrogance et l’orgueil de la communauté internationale, c’est le peuple malien qui est en train de payer ça, a-t-il martelé. C’est extrêmement grave : une classe politique moribonde, qui ne bouge pas, qui n’existe plus, une société civile qui a cessé d’exister, il faut le dire, et on est trimbalé, le peuple, entre des gens qui veulent une transition indéfinie [et] des gens qui ont des principes. »

Un sommet de la Cedeao le 4 juin

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a infligé en janvier de vigoureuses mesures de rétorsion au Mali pour sanctionner le dessein qu’avait alors la junte de se maintenir au pouvoir jusqu’à cinq années supplémentaires. La junte a ramené ses prétentions à vingt-quatre mois pour le moment. Des tractations sont toujours en cours et les dirigeants de la Cedeao doivent tenir un sommet sur le Mali et d’autres sujets le 4 juin à Accra.

 

Mahmoud Dicko ne s’était pas signalé publiquement par de tels propos depuis un certain temps. Il avait été la figure tutélaire de la contestation contre le président Ibrahim Boubacar Keïta jusqu’à ce que ce dernier soit renversé, le 18 août 2020, par les militaires toujours au pouvoir aujourd’hui.

Le Monde avec AFP

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance