A Dioungani puis à Sokolo, dans le centre du pays, deux attaques meurtrières ont été revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à Al-Qaïda.
Alors qu’Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel ont décidé lors du sommet de Pau, le 13 janvier, de concentrer leurs efforts militaires sur la zone des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso) et contre l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), c’est le centre du Mali qui vient d’être le théâtre de nouvelles attaques, revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, lié à Al-Qaïda).
Dimanche 26 janvier, aux environs de 6 heures, le poste avancé de gendarmerie de la localité de Sokolo, proche de la frontière avec la Mauritanie, a été attaqué par des éléments armés. Le dernier bilan de l’attaque dressé par l’armée malienne fait état de vingt gendarmes tués et cinq blessés. Quatre assaillants sont morts. Du matériel militaire a été emporté et brûlé. Des renforts ont été dépêchés depuis Diabaly, ville située à une dizaine de kilomètres. L’inhumation des corps a eu lieu l’après-midi même.
Dans la nuit du 22 au 23 janvier, une autre position des forces armées maliennes avait été attaquée à Dioungani, non loin du Burkina Faso. Le mode opératoire était identique, sauf que les unités maliennes appelées à la rescousse étaient tombées dans une embuscade. Onze militaires maliens ont perdu la vie dans la double attaque. L’assaut a aussi été revendiqué par le GSIM, qui a ensuite diffusé des photos sur lesquelles figurent les véhicules, armes et munitions saisies par le groupe. La même journée, un militaire perdait la vie non loin de là, à Boulikessi, dans l’explosion d’un engin explosif improvisé.
Un message fort envoyé aux combattants
En réaction à ces événements, le président Ibrahim Boubacar Keïta a convoqué une session extraordinaire du Conseil supérieur de défense et de sécurité, dimanche après-midi. Si les conclusions sont confidentielles, cette réunion avait pour objet « l’évaluation de la situation dans le centre en vue d’un réajustement de la stratégie », explique la présidence.
Le jeudi précédent, le haut représentant du président de la République pour les régions du centre dévoilait lors d’une conférence de presse que des émissaires avaient été envoyés pour entrer en contact avec les deux principaux chefs du GSIM, Amadou Koufa et Iyad Ag Ghali. « Mais ces attaques peuvent être une façon de dire qu’il est trop tard », avance prudemment Brema Dicko, sociologue au sein de l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako et spécialiste du centre du Mali.
Source: Le Monde