l’affrontement entre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), installé au nord-est du Mali, et le gouvernement malien semble avoir pris un nouveau tournant, mardi 6 juin, suite à l’envoi de soldats dans la ville de Kidal. Lundi, le gouvernement avait déjà accusé les Touareg du MNLA d’arrestations arbitraires et de violences à l’égard des non-touareg. « S’il s’avère que des personnes sont bel et bien visées en raison de leur appartenance et sont persécutées, il s’agit d’épuration raciale », avait déclaré un porte-parole. Le MNLA a mis en garde l’armée contre une éventuelle attaque à Kidal.
Ce mouvement de troupes en direction de Kidal intervient après un attentat-suicide commis contre un chef militaire du MLNA et aussi après l’expulsion ce week-endvers Gao de dizaines de membres des communautés noires de la ville par le mouvement séparatiste.
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POUR L’ARMÉE : REPRENDRE KIDAL EST VITAL
« Pour le moment, il s’agit d’aller à Anefis en vue de préparer l’entrée à Kidal », a déclaré le porte-parole de l’armée, Souleymane Maïga. L’arrivée de soldats maliens à Anefis, localité située environ à mi-chemin entre Gao et Kidal, a été confirmée par des habitants.
Le porte-parole de l’armée n’a pas souhaité préciser le nombre de soldats envoyés pour reconquérir Kidal. Il a parlé de quatre « groupements tactiques interarmes » mobilisés pour y parvenir et « redéployés dans d’autres secteurs stratégiques » afin « de resserrer le dispositif autour de Kidal ». « Nous ne pouvons pas accepter que des Maliens soient pris en otage par des criminels », avait martelé le ministre des affaires étrangères, Tièman Coulibaly.
Face à ces accusations, le MNLA a démenti toute « chasse aux Noirs », assurantrechercher des éléments « infiltrés » envoyés par les autorités maliennes. Selon le MNLA, plusieurs dizaines de personnes, dont un officier malien, ont été arrêtées par ses hommes à Kidal.