Assimi Goïta, le colonel devenu chef de l’Etat malien à la suite d’un putsch envisage de se maintenir au pouvoir en prolongeant de cinq ans la période de transition. Mais les pays de la région qui se réunissent dimanche pourraient lui infliger de nouvelles sanctions.
Le couperet va tomber. Réunis dimanche au Ghana en sommet extraordinaire, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) doivent se prononcer sur le calendrier présenté il y a huit jours par les autorités maliennes. Pour le colonel Assimi Goïta et la junte au pouvoir à Bamako , cela pourrait se traduire par de nouvelles sanctions à leur endroit. Difficile en effet d’imaginer que les dirigeants régionaux valident l’échéancier proposé – une transition qui pourrait durer de six mois à cinq ans, une présidentielle organisée seulement en décembre 2026 – alors que les militaires s’étaient engagés à se retirer à la fin du mois prochain.
Le colonel putschiste fait aussi face à une opposition intérieure
En jouant les prolongations mais en faisant aussi appel aux mercenaires russes de la société Wagner, Assimi Goïta choisit donc l’épreuve de force. Sauf qu’en voulant s’accrocher à son siège, l’ancien chef des forces spéciales de 39 ans s’est aussi attiré les foudres d’une dizaine de partis politiques maliens et d’une frange de la société civile.
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Cette opposition intérieure qui s’ajoute à celle de la région, de la France et des pays européens pourrait contraindre le colonel putschiste à lâcher du lest. Envoyé en mission déminage cette semaine dans la sous-région, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a d’ailleurs expliqué que le calendrier n’était finalement “pas figé”.
Source : jdd