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Au Mali, encore un espoir de réconciliation entre communautés

La mission de réconciliation entre Dogons et Peuls veut relancer le dialogue. En moins d’une semaine, 160 villageois peuls et au moins six villageois dogons ont péri dans des attaques d’une violence qui surprend.

Les enquêtes sont en cours pour connaître les auteurs du massacre de 160 villageois majoritairement peuls (selon le dernier bilan) dans le centre du Mali. Pendant ce temps, deux nouvelles attaques se sont produites dans la même région de Mopti entre lundi et mardi. Celles-ci ont coûté la vie à au moins six personnes dans des villages dogons. Un déchaînement de violence dont l’ampleur surprend. Car un accord de paix a été signé fin août entre communautés peules et dogons pour mettre fin aux conflits.

Echec de l’accord de paix

À Mopti en effet, depuis deux ans, un cadre de dialogue existe dans l’objectif d’entretenir des relations pacifiques entre les communautés. Une équipe de la Mission de réconciliation entre Dogons et Peuls a été détachée sur place.

En deux ans, de nombreuses réunions ont été organisées dans les différents cercles de la région de Mopti. “L’initiative est appuyée par l’Etat malien, la mission de stabilisation de l’ONU (Minusma) et d’autres ONG humanitaires”, explique Alou Kampo le chef de la Mission de réconciliation entre Dogons et Peuls.

Ces efforts ont abouti le 28 août 2019 à la signature d’un accord entre Peuls et Dogons. Mais après les violences de ces derniers jours, Alou Kampo se dit déçu, car selon lui “il y a les deux composantes, peule et dogon, qui devaient prêcher la bonne parole ! Mais malheureusement c’est un échec patent ! Une violence inouïe !”

La réconciliation est encore possible

Dans l’interview qu’il a accordée à la DW, Alou Kampo le chef de la Mission de réconciliation entre Dogons et Peuls se souvient d’une ambiance de “véritable symbiose entre les populations. Et les gens avaient des mécanismes de dialogue. Vous avez la caste des griots, les alliances à plaisanterie, on faisait recours à toutes les forces vives pour éteindre le feu, éviter la propagation du feu. Voilà comment ça marchait.”

A en croire cet acteur de la paix, les violences constatées depuis quelques jours sont suscitées par la présence d’idéologies qui n’existaient pas dans le mileu. “Aujourd’hui, il faut le dire, la région de Mopti a été infiltrée par des forces occultes qui distillent des pensées et des idéologies contraires à ce qu’on connaissait”, insiste-t-il.

Un cycle de violences

Alors que l’émoi provoqué par le massacre des Peuls d’Ogossagou n’est pas retombé, au moins six habitants de villages dogons ont été tués entre lundi et mardi. Pour Adam Thiam, un consultant malien, ces violences marquent un tournant et “dans la situation actuelle du Mali avec le niveau de prauveté dans la région, toutes les crises ont tendance à devenir des conflits que ne peuvent plus régler les mécanismes d’instance traditionnelle.”

Ce journaliste malien et consultant dans le domaine humanitaire est cependant confiant. “Je ne crois pas que nous arriverons à une situation où les Peuls vont totalement quitter la région, où les Dogons vont totalement quitter la région. Je pense qu’il y a encore un compromis à faire”, explique-t-il à la DW.

Des enquêtes sont annoncées pour identifier les auteurs du massacre d’Ogossagou-Peul. La CPI selon les informations obtenues par la DW annonce son appui. L’ONU aide aussi à mener ces enquêtes.

Source: dw

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