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Attouchements non désirés, viols… : les marchandes ambulantes exposées à des agressions sexuelles

Les jeunes marchandes ambulantes affrontent tous les risques. Elles sont exposées à des agressions sexuelles tels que les attouchements non désirés, les viols, etc.

 

De nombreuses jeunes filles se retrouvent sur les voies publiques de Bamako, dans les marchés, les foires à la recherche du pain quotidien. Boissons, croquettes, apéritifs sont, entre autres, des articles qu’elles proposent aux usagers.

Je me retrouve à observer presqu’au quotidien, à bord de véhicules, la vie de ces jeunes filles. Cohabitant sur les grandes artères avec de jeunes apprentis Sotrama et autres délinquants, elles passent la journée sous la menace permanente d’attouchements sexuels et de viols.

Brisées dans le silence

Assétou est aide-ménagère à Sabalibougou, un quartier populaire en commune V du district de Bamako. Elle passe la journée au marché avec d’autres jeunes filles du quartier. Certaines sont régulièrement agressées. « Il y a quelque temps, j’ai une amie vendeuse qui a échappé à une tentative de viol. Vers 18h, ils étaient trois garçons à vouloir la traîner dans leur cachette », raconte-t-elle.

Cette autre amie, à laquelle elle était très attachée, n’a pas eu la même chance. Victime de viol, elle a quitté son travail d’aide-ménagère pour une destination inconnue. « Je n’ai plus de ses nouvelles depuis », poursuit l’adolescente.

Par ailleurs, Assétou ajoute que certaines d’entre elles se laissent aller et finissent par regretter. Kadia, une vendeuse d’eau glacée dans le même quartier, s’était nouée d’amitié avec des jeunes avec qui elle papotait.  A sa grande surprise, elle est tombée enceinte et aucun de ces jeunes, sans domicile précis, ne s’est assumé. « La patronne de Kadia l’a renvoyée quand elle s’en est rendue compte », raconte-t-elle.

Harcelées

Au marché de Kalabancoro, à la périphérie de Bamako, j’ai personnellement assisté à une scène inédite. Une jeune fille, vendeuse d’eau, mécontente d’avoir subi des attouchements sexuels de  la part d’un apprenti Sotrama rodant autour d’elle, a proféré des injures. Le jeune garçon, visiblement très remonté et se sentant humilié, a tenté de violer la fille qui a crié. Venus au secours, des jeunes passants se sont emparés de l’apprenti Sotrama pour le châtier pour cette indélicatesse. D’autres apprentis Sotrama, révoltés également, ont voulu passer à un affrontement avec l’autre groupe de jeunes. C’était incroyable !

Comme cette jeune fille, elles sont nombreuses à subir des harcèlements de la part de ces jeunes délinquants. Tapotements sur les parties intimes, provocations verbales, tentatives forcées de séduction, elles subissent au quotidien des  agressions.

Livrées à elles-mêmes

Passant plus de temps dehors qu’au sein de leurs familles d’accueil respectives, elles sont livrées à elles-mêmes très souvent. Elles subissent toutes seules les conséquences qui découlent de ce qu’est devenu un métier désormais. Mises à la porte par des patronnes, des aide-ménagères se retrouvent seules face à leur triste destin. Ce n’est pas tout ! Fanta, une camarade de classe au premier cycle, qui aidait sa mère dans son commerce, a abandonné les études quelques années après. Le cours de sa vie a pris une autre tournure, puisqu’elle a fini par tomber enceinte.

Quoi qu’on dise, il est vrai que ces jeunes vendeuses aux abords de nos goudrons demeurent des soutiens à leurs familles. Leurs gains quotidiens permettent de subvenir à certains besoins. Mais il est important de dire que rien ne vaut la vie. Et combien ont été détruites par une certaine irresponsabilité. Protégeons-nous les uns, les autres !

Source : Benbere

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