Le syndicat des agents des postes de péage a organisé un point de presse pour attirer l’attention des plus hautes Autorités sur les difficultés auxquelles il est confronté, mais surtout les pires conditions et les exactions dont les camarades subissent de la part des bandits et les djihadistes à cause des attaques fréquentes sur les postes. De 2018 à juin 2022, de nombreux morts et de blessés ont été enregistrés parmi les agents sans assistance du département. Le syndicat, pour se faire entendre, a dénoncé cette situation émanant de la direction. C’était au siège de la CDTM (Centrale Démocratique du Mali) sis à l’Hippodrome, le samedi 2 juillet 2022.
« La situation d’insécurité, les attaques sur les postes de péage avec des morts d’hommes et de nombreux blessés, ont entamé le moral des agents de péage », a indiqué le secrétaire général dudit syndicat, M. Seydou Diallo. Selon lui, la psychose s’est véritablement installée dans leur rang de jour comme de nuit. L’heure est grave pour ces agents qui sont tenus à atteindre un score de recettes tous les jours, une instruction donnée par leur direction. Selon le secrétaire général, ces agents sont sur le qui-vive et travaillent dans des conditions précaires. M. Diallo a indiqué que c’est avec des torches en main la nuit, bravant les serpents, les scorpions et souvent sur la pointe des pieds au moindre bruit de deux motos et cela au moment où ces agents doivent recouvrir les recettes, derrière ces automobilistes qui leur manquent du respect. Il dira qu’il est temps que les autorités et surtout la direction qui ne cesse de mettre la pression sur ces agents pour fin de recettes, sachent qu’ils sont aussi les enfants du pays et qu’ils méritent respect et considération. Il a indiqué que depuis l’avènement de la structure (Autorité Routière) et le démarrage effectif du travail le 1er Décembre 2007, ils ont été confrontés à des conditions de travail qui laissent à désirer. Aux dires du secrétaire général, ni les échanges, ni les négociations n’ont pu améliorer leur situation. Selon lui, la seule réaction qui a été la prise de la décision N° 0100/2021/MTI-AR concernant la transposition dans la grille des salaires (classification) ne l’a été que de nom. Aussi, selon le secrétaire général, les rémunérations ne sont pas à hauteur des sacrifices consentis nuit et jours et de surcroit même incompréhensible au point qu’un coursier se retrouve mieux payé qu’un agent péagiste proprement dit. Une injustice que le syndicat a tenu à dénoncer. Par ailleurs, selon le secrétaire général, la transposition, logique et légitime qui prendrait en compte la prime de zone, la prime de caisse et même l’ancienneté défendue par la Centrale Syndicale, obtenue et ayant fait l’objet de Procès verbal de conciliation, reste inappliquée. Il a indiqué qu’il y a une autre difficulté qui apparaît, c’est lorsqu’un agent est appelé à s’occuper de la caisse (encaissement et décaissement). Par ailleurs, il a souligné que c’est au même moment que l’agent doit délivrer et par la suite aller à la barrière et au même moment le trafic incessant se traduit par des files d’attentes qui engendrent souvent des tensions avec les usagers, chose qui fait installer le stress permanent chez l’agent. Il a aussi fait savoir que les mutations ne répondent plus à la logique administrative avec pour conséquences beaucoup de frustration et de démotivation. Selon M. Diallo, la situation sécuritaire qui fait aujourd’hui l’actualité a commencé depuis 2017. De nombreuses attaques armées survenues au niveau de différents postes ont fait malheureusement de morts parmi les agents. Parmi ces victimes, on peut dénombrer en 2017 : 3 morts au poste de Sanankoroba ; en 2018, un blessé grave au poste de Dountza ; en 2019, le poste de TV attaqué n’a pas fait de victime ; des blessés graves en février 2020 au poste de Bla ; deux(2) morts en janvier 2020 au poste de Diéma ; deux(2) morts en mars 2020 au poste de Zangasso ; en mai 2021, le poste de Bougouni attaqué n’a pas de victime ; en Décembre 2021, l’attaque du poste de Kita a fait des blessés graves et en juin récemment l’attaque du poste de San a fait un(1) mort. Selon les conférenciers, ces évènements douloureux ont affecté les péagistes et leurs familles, phénomène qui suscite en leur sein une inquiétude constante et entame leur moral. Les camarades, à savoir, le secrétaire adjoint Mahamadou Traoré, le secrétaire administratif Yacouba Konaté, ont tour à tour, intervenu pour dénoncer la non considération des autorités à l’endroit des agents de péage qui sont aujourd’hui des agents participants au renflouement des caisses de l’Etat en ces temps difficiles.
La seule Dame présente au bureau, Madame, Awa Diallo, dira que les femmes au niveau des péages subissent toutes sortes d’humiliation. Selon elle, les femmes aux postes de péage sont vilipendées, insultées et souvent sans défense. Selon elle, les autorités doivent prendre des textes dans ce sens pour protéger les femmes qui sont au niveau des postes de péage. Les syndicalistes ont enfin dénoncé le non application de la loi de la pupille. Selon eux, aucun parmi les camarades décédés n’a bénéficié encore de la loi de la pupille.
Fakara Faïnké