Certains Bamakois écrasés par les frais de loyer exorbitants des quartiers du centre ville ont trouvé refuge à la périphérie où ces frais sont relativement accessibles. Mais le problème ici, comme par exemple dans les flancs de la colline de Doumanzana en Commune I, c’est l’insécurité chronique. Dans la nuit du samedi 1^er novembre dernier, Souleymane Koné qui s’est fait un nom dans la couture après qu’il soit rentré de l’aventure les mains vides, a essuyé un coup de feu dans son atelier qui lui sert aussi de domicile. Son voisin Moussa Samaké qui a volé à son secours a du neutraliser le visiteur en l’attaquant sous la ceinture.

Quand un crapaud va jusqu’à grimper un arbre, c’est qu’il fait très chaud sur terre. Ce n’est pas par gaité de cœur que certains Bamakois vivent en troglodytes à la périphérie. Au centre ville, les frais de loyer ne sont pas à portée de la bourse du Malien moyen. Mais en même temps, ces flancs de colline et autres coins isolés sont le refuge des délinquants armés. Quelques années après son retour d’une aventure non aboutie, Souleymane Koné a embrassé le métier de tailleur au flanc de la colline de Doumanzana en Commune I. Ce fut le déclic.

Dans son secteur, c’est le maître tailleur attitré très connu. Il s’est acheté un lopin de terre toujours en chantier qui lui sert à la fois d’atelier et de domicile. Cette nuit de samedi 1^er novembre 2014, Souleymane était à 72h sans réellement dormir. Un couple de jeunes mariés lui avait passé une importante commande. Essoufflé, il s’était contenté de fermer sans la boucler, la porte de sa chambre atelier. Vers 2h 30 mn du matin, il est réveillé par un courant d’air frais et une silhouette. Il ouvre les yeux et se retrouve nez à nez avec un visiteur habillé en Jean et un tee shirt noir, armé d’un pistolet et d’une machette à la ceinture. Quand il voulut se ruer sur le visiteur, ce dernier a ouvert le feu sur lui. Par coup de chance, les balles ont effleuré son cuir chevelu.

Pour autant, il a engagé la lutte avec son agresseur. Les bruits ont alerté son voisin Moussa Samaké, un enseignant retraité, reconverti collaborateur de la police. Il vole au secours de Souleymane et à la différence des premiers venus, convaincus que le cambrioleur était armé, il ramassa le pistolet par terre et engagea la lutte à son tour. Souleymane qui saignait abondamment, a abdiqué. Seul en lutte avec le cambrioleur plus jeune, Moussa s’est agrippé aux testicules de ce dernier qu’il a pincés de toutes ses forces.

Comme une bête blessée, il s’est affaissé, donnant l’occasion à la foule de l’achever. Le commissariat de police du XII ^ème arrondissement averti après le coup, n’a pu que récupérer les armes (pistolet artisanal et machette) du cambrioleur qui ne portait pas de pièce. Mais selon des gens du quartier, il s’appellerait Bandiougou Koné. Les agents de la Protection civile ont évacué le corps à la morgue. La périphérie est le terrain de chasse préféré des malfrats. Mais elle est aussi un mouroir, en voici la preuve.