La nouvelle a fait, en un laps de temps très court, le tour de Bamako, relayée par les réseaux sociaux, des radios de proximité et par la presse internationale. La gare routière de Sogoniko a reçu la visite, mercredi soir, de deux hommes armés qui ont ouvert le feu sur le poste de police.
C’est vers 20 heures, indique la police, que deux hommes suspectés être des djihadistes dont l’un serait vêtu d’une djellaba et enturbanné, et le second en chemise et turban lui aussi, sont sortis de l’arrière-cour de la gare. L’homme en djellaba noire était armé d’un pistolet mitrailleur. Il s’est avancé vers le poste de police et a ouvert le feu sur l’agent en faction. Le policier été frôlé par un projectile au niveau de la tempe gauche. Un non-voyant travaillant à l’IJA a été touché à la cuisse. Ce dernier s’est trouvé au mauvais moment au mauvais endroit.
Les coups de feu ont naturellement provoqué un vent de panique dans la principale gare routière de Bamako. Ce fut un sauve-qui-peut général dans une pagaille généralisée. Les assaillants en ont profité pour s’éloigner non sans avoir arrosé d’une rafale la devanture du poste de police. Sans doute pour dissuader d’éventuels poursuivants, ils ont tiré des coups de feu en l’air tout en s’éloignant.
« Personne ne peut vous dire comment ils sont partis », confie un policier qui ne souhaite pas être cité. « Mais nous avons entendu qu’ils étaient arrivés en taxi et repartis à moto. Mais quand vous posez des questions très précises, vous n’aurez rien de potable. En conclusion, les gens vous disent beaucoup de choses qu’il ne faut pas prendre pour absolument vraies », souligne notre interlocuteur.
L’effet de surprise passée, les policiers du 7è arrondissement, avec l’appui du Groupement mobile de sécurité (GMS) et de la Garde nationale, ont bouclé le secteur. Sous la houlette du commissaire principal Fatoumata Goundo Haïdara, les deux blessés ont été transportés à l’Hôpital du Mali. Leur vie n’est pas en danger.
Une enquête a été ouverte pour mettre la main sur ces hommes armés dont l’intention manifeste est de créer la psychose dans la capitale.
La police invite l’ensemble des populations de la zone à signaler la présence de toute personne suspecte. Sans tomber dans la délation et la calomnie.

G. A. D.

source : L’ Essor