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Associations féminines et élection: après le 29 juillet, l’heure est au bilan

Les associations féminines sont des maillons forts du processus électoral en Afrique. Elles constituent de véritables machines électorales, sans être malheureusement impliquées directement dans le processus électoral au plus haut niveau de la république. Cette élection présidentielle du 29 juillet 2018 n’a pas fait exception. Et pour cause, à quelques jours du scrutin que ces dizaines d’associations et groupements féminins ont été contactés par des responsables des partis politiques, pour solliciter leur voix.

Nous avons fait le tour de la ville, auprès de quelques associations qui ont participé à cette élection du 29 juillet. Après la présidentielle, chacune fait ses comptes et en tire des leçons.
Mme DIALLO Kouraba KEITA, présidente de l’association des vendeuses du marché de Kalaban- Coro Plateau, a fait un bilan positif de cette élection qui s’annonçait très sensible. A la tête de plus de 200 femmes qui se réunissent chaque mardi pour un programme d’épargne pour le changement, Mme DIALLO nous raconte ses relations avec les émissaires de plus d’une dizaine de candidats. «Je n’ai pas voulu entreprendre quoi que ce soit sans les autres femmes. Nous nous somme réunies en assemblée extraordinaire, pour étudier les propositions des candidats. Comme nous avons écouté chaque parti, nous avons conclu que chacun devait voter pour un candidat dont je tairai le nom. Malheureusement, il ne sera pas au deuxième tour. Mais nous sommes fières de notre association puisque nous n’avons perçu aucun sous d’un candidat, contrairement à d’autres qui n’ont pas su mettre l’intérêt des femmes au premier plan. Cet argent et ces autres cadeaux ne sont pas des solutions durables pour la souffrance quotidiennes des femmes. Nous allons demander à notre candidat de se présenter aux législatives pour qu’il concrétise ses projets pour les femmes qui évoluent dans le secteur informel», a-t-elle dit avant de se dire satisfaite du déroulement de cette élection. «Je suis fière d’être une malienne grâce à la tenue de cette élection. Quel que soit le résultat, c’est notre pays qui a gagné», a-t-elle dit. Mme KEITA et son association ‘’Taratani’’ ont été remerciées personnellement par leur candidat pour leur confiance placée en sa personne.
Plus loin, dans un village de la commune rurale de Baguinéda, la présidente d’un groupement d’une vingtaine d’associations de femmes a disparu juste après le 29 juillet, et les autres présidentes sont à sa trousse. Mme DIARRA B.T, présidente de d’une association à Kôkoun ne compte pas se laisser faire laisse. « Nous avons fait en tout 5 réunions et souvent dans la nuit. Je suis au courant de ce qui était convenu avec l’émissaire de notre candidat. Elle devait nous donner les frais transports des femmes qui ont fait le déplacement pour les différents bureaux de vote. De plus, nous avons fait des mobilisations dans des villages environnants. Depuis 10 heures, notre présidente reste introuvable et sa famille nous dit qu’elle a voyagé. Même s’il faut faire des mois à l’attendre, on ne bougerait pas d’ici », a-t-elle clamé. D’après nos enquêtes, Mme la présidente aurait disparu avec la somme de 2 millions allouée pour la mobilisation de sa troupe.
Aminata KONE, de l’Association BENKADI des communes V et VI du District de Bamako, a elle aussi donné un consigne de vote pour un candidat qui ne serait malheureusement pas au second tour. Elle explique le choix de son groupe : « Ce candidat nous accompagne déjà dans beaucoup de choses. Nous avons formé nos femmes dans la fabrication de savon et la transformation des échalotes et autres produits maraichers. De plus, c’est quelqu’un que nous connaissons bien. Ce choix est celui de toutes les femmes de Benkadi. Et on attend son consigne de vote pour le deuxième tour », a-t-elle dit. Mme KONE se dit satisfaite de leur participation à une élection comme la présidentielle. « Nous nous réjouissons de nous sentir citoyennes à travers cette élection. Je crois que c’est le bilan le plus satisfaisant », s’est-elle réjouie.
Les femmes du Groupement ‘’5/5’’ n’ont pas donné de consigne de vote, pour éviter toute division dans leur groupe. « Des associations se disent apolitiques, mais ne peuvent pas résister à la tentation politique lors des élections. Nous avons décidé de ne pas parler politique au sein de notre association. C’est pourquoi, nous n’avons pas donné de consignes de vote. Les femmes ne doivent plus être l’instrument de vote des politiciens qui nous oublient, une fois au plus haut sommet du pays.», a dit Mme Yah TRAORE, présidente de l’association basée à Kanadjiguila.

Christelle Koné

Info-matin

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