Différentes associations des malades de la lèpre ont entrepris hier une marche pacifique du centre de santé communautaire de Sébénikoro au siège de l’Union malienne Raoul Follereau à Djikoroni-Para pour « protester contre la gestion faite de 50 hectares de terres à Samanko II par le président de l’Union malienne Raoul Follereau ». La marche qui était soigneusement encadrée par les agents des commissariats de police du 14è et du 9è arrondissements, la garde nationale, la protection civile et le groupement mobile de sécurité (GMS), s’est déroulée sans incident.
« Nous réclamons avec fermeté les 50 hectares restants de Samanko II que Goulou Moussa Traoré et ses complices ont confisqués. C’est notre droit », pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les marcheurs. Parvenus au siège de l’Union malienne « Raoul Follereau », les marcheurs ont choisi 5 représentants pour y rencontrer le président de l’UMRF, Goulou Moussa Traoré dans ses bureaux.
Prenant la parole en premier, le président de l’Union malienne « Raoul Follereau » a souligné que la marche était un droit garanti par la constitution avant de souhaiter que les discussions se déroulent dans un climat de respect mutuel. Il a rappelé que cette question de terre a été l’objet de plusieurs rencontres entre les malades de la lèpre et lui. Revenant sur l’historique des 50 hectares que réclame le groupement de 3 associations des malades de la lèpre, Goulou Moussa Traoré a expliqué que dans ce lot, l’Etat a octroyé 20 hectares au service des douanes.
Les 30 hectares restants font, eux, l’objet d’un litige pendant devant les juridictions compétentes. « Je n’octroie pas de parcelles à qui ce soit, je ne signe pas de documents relatifs à l’attribution des parcelles, je ne suis pas un maire, encore moins un juge. Je ne suis pour rien dans cette affaire de terre. Je ne fais que défendre votre cause et vos intérêts en matière de terre et de l’amélioration de vos conditions de vie », s’est défendu le président de l’Union malienne « Raoul Follereau » face aux représentants des malades de la lèpre. Pour trouver une solution à cette affaire, Goulou Moussa Traoré a proposé une rencontre entre les populations de Samanko qui revendiquent la parcelle litigieuse, les responsables de l’UMRF et les représentants des malades de la lèpre.
« Nous ne sommes pas venus pour vexer qui que ce soit, encore moins nous battre. Nous sommes tout simplement venus réclamer nos droits, car nos frères et soeurs lépreux nous attendent avec des réponses concrètes. Et c’est vous notre interlocuteur », a rétorqué Niama Coulibaly, le porte-parole des manifestants. Tous ses camarades ont abondé dans le même sens.
Rappelons que la langue de terre réclamée par le groupement des 3 associations des malades de la lèpre est située à Samanko II (cercle de Kati). Elle aurait été octroyée à l’issue de difficiles négociations entre l’Etat et l’Union malienne « Raoul Follereau » pour des usages de logement et de jardinage.
S. Y. WAGUE
