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Assises Nationales / Organe Unique : La classe politique met en garde le PM contre le forcing

L’apaisement du climat politique et la confiance réciproque entre les autorités de la transition et l’ancienne majorité présidentielle n’est pas pour demain. La méfiance et la mise en garde ne manquent pas. Elles sont de mise d’un côté comme de l’autre. Cette déclaration des partis et regroupements politiques du cadre d’échange pour une transition réussie au Mali montre à quel point la tension est électrique entre les parties qui se voient comme des adversaires et non des acteurs d’un processus de normalisation.

 

Le vendredi 27 août 2021, le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, a convié la classe politique pour une rencontre d’échanges sur les axes du Plan d’actions gouvernemental (PAG). Deuxième du genre trois mois après sa nomination, ce cadre vise à créer les conditions politiques pour la réussite en faisant de l’inclusivité le cheval de bataille du processus. Malheureusement pour le locataire de la primature, lui et ses interlocuteurs du jour ne soufflent pas dans même trompette.

Selon une indiscrétion, la rencontre qui se voulait inclusive et participative a été une rencontre à sens unique sous la direction du premier ministre qui s’est inscrit dans une logique d’imposition de sa seule vision pour la conduite de la transition.  « Les débats ont porté essentiellement sur les réformes, l’organe unique, le délai de la Transition, les Assises nationales ».

Contrairement au premier ministre, les signataires de cette déclaration en date du 28 août 2021, ce cadre d’échanges devrait être une rencontre préparatoire en prélude à des discussions sur les réformes politiques et institutionnelles avec les ministres concernés. Et cela, dans le souci de jeter les bases d’un plus large consensus sur les priorités de la transition, notamment la détermination des actions nécessaires à la tenue d’élections générales à date échue.

Pour les présidents des partis et regroupements politiques, la rencontre a perdu son contenu tant dans la forme que dans le fond. « Malheureusement, cette opportunité d’échanges n’a nullement tenu ses promesses car il s’est agi de l’affirmation du fait accompli. La rencontre s’est déroulée comme à l’habitude dans un climat peu serein, à l’allure d’un meeting. Elle a donné l’occasion au premier ministre, Choguel Kokalla Maïga et à ses alliés de tenter de dicter au reste de la classe politique, largement majoritaire, une vision unilatérale et non consensuelle de la conduite de la transition au Mali », s’indignent les signataires de la déclaration.

Dans la même déclaration, les partis de l’ancienne majorité expriment leur inquiétude face à l’entêtement du premier ministre à tenir des Assises nationales de la Refondation et sa décision irréversible de créer et d’opérationnaliser l’organe unique de gestion des élections.

Déjà, des voix s’élèvent pour dénoncer les conditions de préparation des Assises nationales de la Refondation. Elles estiment que cette façon de procéder n’est de nature à favoriser une transition inclusive qui risque d’engendrer une crise politique.

Face à cette démarche à l’issue incertaine, les présidents des partis et regroupements politiques rappellent aux autorités de la transition les actions prioritaires qui doivent conduire le Mali à un retour rapide à l’ordre constitutionnel. « Le gouvernement doit axer ses efforts sur l’essentiel, notamment le renforcement et l’intensification des mesures de sécurisation des populations sur l’ensemble du territoire national, la préparation et la publication d’un chronogramme clair, réaliste et réalisable en vue de l’organisation des élections générales justes, transparentes et crédibles (présidentielle et législatives) dont le premier tour est prévu pour le 27 février 2022 », ont-ils conseillé dans la déclaration.

Cette nouvelle coalition est constituée de regroupements politiques comme l’EPM, Espérance nouvelle-Jigiya Koura, ARP et des partis non alignés. Il s’agit de : l’Adema-Pasj, Asma, UM-RDA, Yelema et du RDS. Ils remettent sur la table les recommandations du mémorandum en date du 24 août 2021 transmis aux autorités de la transition.

En prenant acte des conclusions de la rencontre d’échanges avec le premier ministre, les signataires de la déclaration   affirment leur attachement au respect des délais fixés et tiennent le Chef du gouvernement pour responsable de tout glissement éventuel consécutivement à la mise en œuvre de ses projets.

Nouhoum DICKO

Source : L’Alerte

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