Le chef du gouvernement, Choguel Kokalla MAÏGA, pour marquer son passage à la Primature entend organiser des Assises nationales de la refondation pour poser les jalons du ‘’Mali Kura’’. Une initiative qui ne semble pas enchanter un certain nombre de partis politiques.
Dans l’optique de réaliser son projet d’instaurer le Mali Kura, le Premier ministre, Choguel Kokalla MAÏGA, dès sa nomination est dans la dynamique d’organisation d’une rencontre nationale qu’il a dénommée les Assises nationales de la refondation. Il attend de ces rencontres de poser les jalons d’un vrai nouveau départ. Parce qu’il est convaincu que le rôle de la transition ne doit pas se résumer seulement à l’organisation des élections si le pays veut tirer les enseignements des derniers événements qui se sont déroulés.
Les contours de cet ambitieux programme seront déterminés par les Assises nationales de la refondation annoncées par le chef du gouvernement dont la date d’organisation reste encore à préciser. Le Premier ministre attend de ces rencontres nationales de révolutionner la vie politique et la gestion du pays dans laquelle la population se retrouve de moins en moins, tout en permettant à notre pays de tourner la page de la mauvaise gestion, après des années de gabegie.
Pour Choguel Kokalla MAÏGA, les conclusions des Assises nationales de la refondation devront être la boussole pour les hommes politiques en plus de leur projet de société.
« Il faut que le candidat à la présidentielle s’engage à mettre en œuvre les résolutions des Assises nationales de la refondation. Celui qui ne veut pas s’engager ne peut pas être le Président du Mali », a-t-il déclaré. Ainsi, commente-t-il, ces Assises auront pour avantage d’imposer la volonté populaire au président démocratique élu.
Et contrairement au Dialogue national inclusif, selon le Premier ministre, aucune prise de position ne sera censurée, a-t-il promis.
Si tout est clair pour le Premier ministre qui est persuadé que ces rencontres apporteront de la plus-value à la marche de démocratie, des partis politiques n’en sont pas convaincus. Sur le sujet, plusieurs responsables politiques affirment que ce n’est pas la mission et le rôle d’une transition. Et pour beaucoup, cette rencontre sera une assise de trop puisque les conclusions du DNI sont toujours d’actualité, même si Choguel pense que le DNI n’a pas respecté toutes les idées. En effet, le chef du gouvernement reproche au DNI d’écarter certains acteurs majeurs.
« Comment peut-on même envisager organiser des assises nationales de la refondation qui feront exactement ce que le DNI a déjà réalisé en décembre 2019 », s’étonne Cheick Sidi DIARRA, qui était d’ailleurs un des acteurs principaux de l’organisation du DNI avant de claquer la porte.
En outre, a-t-il évoqué le problème de temps. Or, la transition manque du temps nécessaire pour tenir une assise à l’ambition du Premier ministre.
« Organiser de nouvelles assises va nécessiter au moins 6 mois pour aller des communes au niveau national alors qu’il reste moins de 9 mois jusqu’à la fin de la transition », a précisé M. DIARRA.
De même, le porte-parole de l’Alliance Ensemble pour le Mali (EPM), Amadou KOITA, a estimé que la priorité du gouvernement de Choguel MAIGA n’est pas l’organisation d’Assises nationales. Il pense que la Transition a beaucoup d’urgences à gérer que de convier des Assises nationales de la refondation.
« Je pense que l’urgence de la Transition est d’assurer la continuité de l’Etat en améliorant la sécurité des Maliens et de leurs biens, faire face à la flambée des prix des produits de première nécessité. Aussi, elle doit s’atteler à l’organisation des élections présidentielles crédibles et transparentes. Je ne pense pas que pour ces missions connues d’avance qu’on ait besoin d’assises nationales », a indiqué l’ancien ministre des Maliens de l’Extérieur.
Djiguiba KEÏTA dit PPR, secrétaire général du PARENA, membre du FSD-SAP, rejette l’initiative parce que ses initiateurs n’ont pas de légitimité. Ainsi, quelle sera est la légitimité de la Refondation du Mali Kura ? Se questionne PPR.
« C’est un programme aussi illégitime que ceux qui veulent le porter. En effet, ils n’ont pas l’onction populaire », a-t-il pointé du doigt. Pire, selon lui, ceux qui sont à la base de cette initiative sont parvenus au pouvoir à cause du chaos et l’effondrement des institutions. Et en dessous de ce programme, PPR soupçonne une astuce des nouvelles autorités de prolonger la Transition.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN