Les députés dont l’élection est contestée et dont la démission figure parmi les résolutions du sommet extraordinaire des chefs d’état de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) refusent de démissionner. Ils l’ont fait savoir, hier à l’occasion d’une conférence de presse tenue au Mémorial Modibo Keita. La conférence était animée par Gouagnon Coulibaly, député élu à Kati sous les couleurs de l’Union pour la République et la démocratie (URD) qui avait à ses côtés Boncana Ibrahim Maïga, consultant en gestion de crise et Me Cheick Oumar Konaré, avocat.
D’entrée de jeu, le député Gouagnon Coulibaly a martelé : «On ne démissionnera pas car la décision de la Cedeao viole notre Constitution».
Pour lui, comme pour Boncana Ibrahim Maïga et Me Cheick Oumar Konaré, les conclusions du sommet extraordinaire de la Cedeao ne sont pas applicables en l’état, en ce sens qu’elles ne sont pas conformes aux dispositions de la Constitution malienne.
Selon Me Cheick Oumar Konaré, du point de vue juridique, personne ne peut obliger les 31 députés à démissionner. Dès lors que la Cour constitutionnelle a rendu un arrêt qui les proclame élus, ils sont définitivement députés, a expliqué le juriste. Et d’ajouter que même si les 31 députés acceptent de démissionner, cela ne résoudrait pas forcément le problème du Parlement.
Ce, dans la mesure où le Collectif des députés dits «spoliés» qui est en train de chercher à prendre leurs places rejette de son côté l’idée de la tenue d’élections législatives partielles. Comme solution politique, Boncana Ibrahim Maïga estime que seul le président de la République dispose des moyens pour trouver un accord avec les députés concernés.
Aboubacar Traoré
Source : L’ESSOR