Ce 5 Mali les 147 députés proclamés élus par ma Cour constitutionnelle, avec à sa tête Manassa Danioko, avaient rendez-vous à l’Assemblée Nationale pour se faire enregistrer. Les députés présents ont suivi les formalités et avaient porté les couleurs du Mali. Ce nouveau rendez-vous met certainement fin aux rumeurs sur une éventuelle rectification des « erreurs matérielles commises par la Cour constitutionnelle » dans la proclamation des résultats.
En plus de ce premier rendez-vous d’aujourd’hui 5 mai à l’Assemblée Nationale, les représentants de la Nation sont convoqués à une session extraordinaire le lundi 11 mai par un décret présidentiel lu à la télévision nationale. Les députés vont élire le président de l’Assemblée Nationale et adopté le règlement intérieur.
En tout cas ces deux avancées signifient qu’aucune modification de l’arrêt de la Cour ne pointe à l’horizon. La sixième législature du Mali s’installe sur fond de tension. Un peu partout à travers le pays les citoyens bravent le couvre-feu pour dénoncer « le vol flagrant » de leurs voix .
Depuis le jeudi 30 avril que Manassa Danioko et ses collègues ont annoncé officiellement les résultats, des rumeurs vont bon train qu’une rectification des résultats serait en cours au niveau de la juridiction suprême. Rappelons que l’arrêt de la Cour constitutionnel est sans appel selon la loi malienne mais dans son règlement intérieur la Cour stipule qu’en cas « d’erreurs matérielles », elle (la Cour) peut corriger son arrêt.
En tout cas la décision de Manassa et ses collègues a mis le feu au pieds. Des mouvements de colère sont signalés dans le pays depuis la lecture de l’arrêt. Des pneus incendiés, des barricades érigés, les deux dernières semaines ont été émaillées de violence post-électorale dans notre pays. Les manifestants dénoncent l’arrêt de la Cour constitutionnelle proclamant la liste des 147 députés élus à l’assemblée nationale.
Une grande différence est à signaler dans les résultats proclamés par le ministère de l’administration territoriale et ceux de la Cour, lus par Manassa Danioko, présidente de la Cour constitutionnelle.
L’Assemblée Nationale entame ses procédures d’installions dans un contexte très tendu mais aussi à un moment où le deuxième homme politique du pays, le chef de file de l’opposition Soumaila Cissé est porté disparu depuis plus d’un mois.
Mohamed Salaha