Avec plus de 2,5 millions de traitement mensuel hormis les indemnités de session, nos braves honorables sont permanemment absents pendant les séances plénières. Les raisons de cet absentéisme s’expliquent, selon un député qui s’est confié à nous, par le fait qu’ils ne sont pas dans les conditions optimales de pouvoir remplir leur mission.

Selon lui, ils sont les plus mal payés de la sous-région. Certains d’entre eux, dit-il, n’ont pas de moyen de déplacement. Ils sont obligés de prendre le taxi pour se rendre à l’hémicycle. Toute chose qui n’est pas évidente tous les jours.

Pour notre interlocuteur, ceux qui ont des voitures aujourd’hui, les ont eues à crédit, après s’être endettés pendant les campagnes législatives. Le ridicule ne tue pas dans ce pays, malgré ces montants faramineux pour lesquels l’Etat est obligé de saigner le trésor public à blanc pour les payer, nos députés se plaignent.

Alors que dire du pauvre enseignant qui passe la journée à avaler la poudre de craie pour une misère, ou du fonctionnaire qui ne peut se payer un sac de riz et assurer la popote pour 15 jours. Mais l’on peut comprendre le raisonnement de cet élu national quand on sait que son président touche lui 25 millions de nos francs. Il a raison de se plaindre de son traitement. Pourvu qu’il n’aille pas se plaindre devant les miséreux qui peuple la devanture de l’hémicycle, sinon  il n’est pas évident qu’il répète ses propos deux fois. Sacré honorable.

Pour l’interprétation du mandat impératif

Issaka Sidibé eu une prise de bec avec Hamadaou Soukouna

Décidément, l’Assemblée Nationale est devenue un cirque. Il ne se passe pas une journée sans que nos honorables représentants se donnent en spectacle pour l’interprétation ou l’application du règlement intérieur pourtant écrit noir sur blanc et dans un français qu’un élève du primaire déchiffrerait.

La scène spectaculaire qui s’est déroulée à la plénière du jeudi dernier est digne d’un cirque russe : Saint Isaac, président de l’institution, a eu une prise de bec très houleuse avec Hamadaou Soukouna, député de Yelimané. L’incident a finalement abouti à une suspension de la séance par le Président, pour exprimer son désaccord.

En fait, tout est parti lorsque le député de Yelimané dans son intervention a fait allusion à sa localité. Le Président Sidibé comme piqué par une mouche a protesté avec véhémence en ces termes « non tout mandat impératif est nul… c’est quelle vie ça….cela ne peut pas marcher ici. Nous sommes pas là pour ça». Alors, pour épauler son collègue, Alkaidi Mahamoudou est intervenu pour dire que nulle part il n’est écrit que l’on ne doit pas faire allusion à leurs localités. Sur ce, Saint Isaac très en verve a crié de toutes ses forces pour montrer sa désapprobation. Mais Hamadaou Soukouna refusa de se plier. Alors, brusquement contre toute entente, il suspend la séance.

La Rédaction