Les mutations que connaît notre pays en matière de communication et l’avènement de la culture des technologies de l’information et de la société du savoir, nécessitent une régulation efficace et conforme à nos objectifs de démocratie et de développement
Les députés vont bientôt se prononcer sur l’ordonnance de création de la Haute autorité de la communication (HAC). Pour aider à l’examen de ce texte important, un séminaire de sensibilisation a eu lieu samedi à l’Assemblée nationale dans la salle Aoua Keïta. Organisé par l’inter-commission créée pour l’étude au fond de ce texte et le ministère de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, la session a regroupé des élus, des experts, des cadres du département et des assistants parlementaires.
Dans un mot de bienvenue, la présidente de l’inter-commission, Mme Haïdara Aïssata Haïdara, a assuré le département de son engagement à l’accompagner pour assurer la mission qui lui est dévolue. Elle a confirmé l’importance que la représentation nationale accorde à la création de la HAC. Avant la mise sur pied de l’inter-commission, a-t-elle indiqué, la commission de la communication avait déjà mené un profond travail de réflexion, d’écoute, d’études comparatives. Tout cela pour aboutir à la création d’une autorité performante, seule est à même de réguler à souhait les médias relevant de son domaine de compétence.
« L’évolution du paysage audiovisuel malien et les mutations que connaît notre pays en matière de communication en général, l’avènement de la culture des technologies de l’information et de la société du savoir, nécessitent une régulation efficace et conforme à nos objectifs de démocratie, de développement et de préservation de nos valeurs sociétales », a défendu Mme Haïdara. Pour elle, notre pays a besoin d’une régulation forte, crédible disposant de moyens législatifs et réglementaires, financiers et humains en laquelle les professionnels de la communication et l’ensemble des Maliens et des Maliens se reconnaîtront.
Le secrétaire général du département de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication a d’abord fait un rappel de l’idée de créer un organe de régulation dans notre pays. « L’idée de la création d’un organe, de régulation de la presse au Mali, date de la Conférence nationale, tenue du 29 juillet au 12 août 1992 à Bamako », a indiqué Mamadou Hady Traoré avant de regretter que notre système de régulation n’ait pu jusqu’ici répondre aux attentes. L’Etat, de son point de vue, « peine à asseoir l’autorité de la loi dans ce domaine et les organes censés le suppléer sont, soit dépourvus de moyens légaux ou limités dans leur champ d’action ».
Il y a quelques mois, à l’issue de la séance d’écoute du ministre chargé de la Communication sur la HAC, les députés avaient fort justement insisté, en raison de l’importance toute particulière de l’instance à mettre en place et des attentes légitimes des usagers comme des pouvoirs publics, sur le respect scrupuleux des critères de choix des hommes et des femmes qui auront la charge de la destinée de cet organe, a-t-il rappelé.
D’où cet atelier qui, de son point de vue, contribuera à renforcer l’adhésion autour de la HAC. Ce faisant, l’Assemblée nationale et le gouvernement se seront employés à faire émerger des médias au service de la démocratie et du progrès de la nation malienne.
Au nom du président de l’Assemblée nationale, le premier secrétaire parlementaire, Mohamed Ould Sidy Mohamed, a invité les participants à poser toutes les questions qui faciliteront la compréhension des élus et partant la ratification de l’ordonnance de création de la HAC.
Deux communications sur la création, le but et le champ de compétences de la Haute autorité de la communication et sur l’ordonnance portant création de la HAC ont été suivies de débats.
A. LAM
source : Essor