On en a peu parlé et pourtant, c’est tout un symbole. Tandis que Soumaïla Cissé et trois Occidentaux étaient relâchés, une otage suisse, Béatrice Stockly, a été assassinée par le JNIM. Frappée quotidiennement, maltraitée et refusant de renier sa foi, ils l’ont tuée à petit feu comme les infâmes salauds qu’ils sont. Habitués des exactions, des assassinats, des exécutions sommaires au sein de la population malienne, d’aucuns diront que la mort de cette ressortissante suisse n’est qu’une goutte de plus dans un océan de sang.
Ce n’est pas faux, mais sa mort va au-delà de cette analyse sommaire. En effet, cette missionnaire était originaire d’un pays neutre, dont le drapeau a servi de modèle à celui de la croix rouge qui secourt sans distinction ni de race, ni de couleur, ni de religion. La mort de cette Suissesse, après le carnage de Kouré du 9 août dernier, est un message mortifère envoyé par les djihadistes : ils affirment que la neutralité n’existe pas, que la compassion n’existe pas, que l’amour fraternel n’existe pas.
Ils ont choisi la haine de l’autre, le racisme, l’intolérance, le plaisir assassin et finalement la mort de tout ce qui ne leur ressemble pas. Tels les fascistes planifiant l’extermination de ceux qui n’étaient pas suffisamment aryens, les djihadistes mettent en œuvre une sorte de solution finale au nom de Dieu. Ils appellent apostats, comme les nazis appelaient métèques. Si nous ne sommes pas tous conscients que c’est le diable qui se cache derrière ce soi-disant Dieu qu’ils veulent nous vendre alors, l’Humanité est devenue aveugle.
Ibrahim Keïta
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