Bamako, la capitale du Mali et plusieurs capitales régionales se transforment en dépotoir géant du fait, en plus de l’hivernage, mais aussi de l’incivisme des populations, qui, en l’absence d’une autorité responsable, font de chaque espace vide, un dépôt de transit des ordures. En cette période hivernale, c’est un réel calvaire pour les familles qui vivent à proximité desdits dépotoirs et un vrai supplice pour les passants.
Actuellement à Sabalibougou, un quartier populaire de la Commune V du District de Bamako, juste derrière le CSCOM, où pousse une montagne d’ordures, ce sont les habitants qui font les frais de ces ordures aux odeurs insoutenables, des insectes et de toutes sortes de microbes.
« Nous vivons ici depuis plus de 10 ans. C’était un immense trou et les gens ont commencé à y mettre leurs ordures pour le remblayer. Mais après, cela par habitude, les gens ont continué à venir verser leurs ordures ménagères. Avec l’hivernage, les rues sont devenues impraticables. Comme vous pouvez le constater, nous n’avons plus d’air pur, nous avons peur que nos enfants sortent pour jouer dehors par crainte qu’ils ne tombent dans cette boue d’ordures qui est remplie d’insectes. Malgré nos plaintes, les récalcitrants attendent la tombée de la nuit pour venir déverser leur poubelle. Les autorités municipales doivent vraiment nous aider, non seulement à raser la montagne, mais aussi à occuper l’espace », explique un chef de famille vivant à quelques mètres des ordures.
Difficile de se frayer un chemin sans se salir les pieds, ne parlons pas des motocyclistes, plus question pour eux d’emprunter la rue au risque de se voir tomber.
« C’est le chemin le plus court pour se rendre au marché et pourtant elle s’avère impraticable surtout en cette période hivernale où les pluies ne s’arrêtent pas ; les ordures se décomposent et s’emportent facilement avec l’eau. Ce qui rend la chaussée plus glissante pour les motocyclistes au point que ceux qui en ont fait l’expérience ne passent plus par là. Nous qui vivons dans cette rue, nous sommes obligés de porter des chaussures adaptées », raconte une dame.
En plus des odeurs nauséabondes que dégagent les ordures, et l’accès difficile de la rue en cette période, les populations riveraines sont exposées à des maladies, surtout le paludisme :
« Depuis le début de l’hivernage, impossible de dormir sans moustiquaire même pendant la journée et surtout les enfants. J’utilise, de jour comme de nuit, des crèmes anti-moustiques pour pouvoir faire quelques heures au dehors, sans moustiquaire. Sans oublier les mouches qui sont devenues en ces temps-ci, nos colocataires, à la seule différence que ces encombrants voisins ne payent pas les frais de location, encore moins les ordonnances que nous nous payons presque tous les jours pour les problèmes de santé » conclut notre interlocutrice.
ADAM DIALLO
Source: Bamakonews