Dans l’objectif de la normalisation du cadre et de la professionnalisation des acteurs pour l’assainissement du secteur numérique, le ministère de l’Economie numérique et de la communication, en partenariat avec l’Association des sociétés informatiques du Mali (ASIM-Mali), avec l’appui de l’Autorité de régulation des télécommunications, TIC et Poste- AMRTP, a organisé vendredi dernier le premier atelier national sur les grandes problématiques du domaine des TIC. Après d’intenses discussions dans les commissions et des débats nourris en plénière, les participants à « l’atelier de normalisation, de professionnalisation des acteurs et d’assainissement du secteur numérique au Mali » ont adopté une dizaine de recommandations.
Placé sous le haut patronage du ministre de l’Economie numérique et de la communication, Arouna Modibo TOURE, cet important rendez-vous a eu lieu à l’hôtel Radisson Blu. L’objectif de cet atelier était de fédérer les principaux acteurs du numérique du Mali, afin de faire ressortir des recommandations et des bonnes pratiques qui permettront à notre pays de relever le défi de la compétitivité sur le plan régional et international et de contribuer davantage à mobiliser des ressources et investissements pour permettre une croissance soutenue de notre économie, particulièrement celle du numérique.
En somme, la rencontre a permis de jeter les bases pour anticiper la transformation digitale due à la globalisation et à la mobilité que connait notre ère et de proposer une catégorisation des produits, services et métiers du secteur du numérique.
Les travaux ont permis de proposer des mesures incitatives en vue de promouvoir l’usage des TIC et rendre l’écosystème numérique national attractif, créateur de richesses et d’emplois.
En tout cas, le Gouvernement a manifesté sa volonté de développer un secteur numérique fort, compétitif, pourvoyeur d’emplois et répondant aux besoins de modernisation et de développement. Pour cela, des bases nécessaires ont été posées pour un écosystème numérique stable et durable.
Cette volonté stratégique a été réaffirmée, selon le ministre de tutelle, en 2014, par la création d’un département ministériel dédié à l’économie numérique et aux nouvelles technologies.
Durant cette phase, il a été constaté, se réjouit Arouna Modibo TOURE, la création de plusieurs centaines d’entreprises dans le secteur de la distribution, des services d’ingénierie et autres prestations.
Par contre, il a aussi été révélé que depuis une vingtaine d’années, le secteur est confronté à un sérieux problème d’assainissement et évolue dans un cadre inapproprié avec des difficultés de plusieurs ordres. Des entraves qui sont, selon le ministre TOURE, à la base d’importantes pertes de ressources financières pour l’État, entraînant aussi un déséquilibre structurel de la concurrence affectant l’image des professionnels du secteur du fait des pratiques anormales des acteurs de l’informel.
D’où l’importance de cet atelier au terme duquel les participants ont formulé et adopté une dizaine de recommandations.
Il s’agit entre autres de : la création d’un organe consultatif regroupant les représentants de tous les acteurs de la société de l’information qui pourrait prendre la dénomination d’un « Conseil national du numérique » ; l’accélération du processus d’adoption et de promulgation des lois ainsi que la prise des décrets et arrêtés favorisant le développement de l’économie numérique ; l’harmonisation des textes régissant le secteur des TIC à travers l’édition d’un recueil complet en un «Code Numérique» régulièrement mis à jour ; la formulation et le développement du concept de la « souveraineté numérique » pour faire plus appel aux expertises nationales dans la réalisation d’ouvrages stratégiques ; la mise en place un mécanisme de financement des projets de développement du numérique ; la poursuite du développement des infrastructures large bande à travers tout le pays pour réduire la fracture numérique…
Par Mohamed D. DIAWARA
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