La crise actuelle a atteint presque tous les domaines du secteur économique. Pour preuve, ce sont les promoteurs de l’hôtellerie et surtout des chambres de passe qui sont les plus affectés. La cherté de la vie a poussé les habitués des chambres de passe à choisir les places publiques sans frais. C’est ainsi que les espaces verts, comme les cours des services publics, les écoles, les terrains de foot, les maisons en chantier, et même l’intérieur de certains bureaux de l’administration, sont pris d’assaut à certaines heures de la nuit par les coureurs de jupons et les oiseaux de nuit.
Dr Mohamed Kimbiri
Comme si l’espace de leurs domaines de prédilection s’amenuisait, parce que la convoitise s’accroit de jour en jour. Leur dernière trouvaille ce sont les nouveaux hangars construits pour la police de la circulation routière. La nouvelle forme de ces hangars fait de ces lieux une véritable cachette.
Le ridicule ne tue plus au Mali. Comment comprendre que ces hangars soient transformés à certaines heures de la nuit en chambres de passe ?
Le vendredi 8 mars dernier, les habitués du tronçon de l’avenue de la Liberté ont été désagréablement surpris par une scène inhabituelle. Le hangar nouvellement construit pour la police de la circulation routière a reçu la visite d’un personnage tout aussi inhabituel. Armé d’un gourdin, et posté devant le hangar de la police entre le Jardin Public de la Mairie du District et le Carrefour des jeunes, Mohamed Kimbiri a encore défrayé la chronique. Nous vous rafraichissons la mémoire avec le lynchage de la grande dame qui s’est dénudée en plein milieu du pont des Martyrs par cet homme. Encore, c’est lui qui a osé montrer un fouet (bougounika) au président ATT lors de son dernier 8 juin à Koulouba comme seule alternative contre la dépravation des mœurs au Mali.
Informé de la nouvelle utilisation de ces hangars par des noctambules, l’homme à la cravache, a effectué quelques visites inopinées dans certains hangars de la police, prisés par les coureurs de jupons et les mauvais garçons. La nouvelle forme architecturale de ces hangars fait de ces lieux une véritable cachette pour les mauvais garçons.
Ce jour là, Mohamed Kimbiri à l’approche du hangar situé entre le Jardin Public de la Mairie du District et le Carrefour des jeunes, devant le Ministère de l’éducation observait la silhouette de deux individus à l’intérieur. Pour en avoir le cœur net, il s’approcha du hangar, et curieusement entendit des petites paroles mêlées à de petits rires d’un homme et d’une femme.
Surpris par cette découverte, il bondit sur les nouveaux locataires pour leur barrer la sortie en leur posant deux questions : « qui êtes vous, et que faites vous ici ? « . L’homme garda son sang froid en répondant qu’il s’appelle Bekaye Fané et qu’il fait partie d’une patrouille de police qui chasse les prostituées.
Surpris et abasourdi, car un homme, de surcroit d’une patrouille de la police, et une femme à moitié nue au fond d’un hangar de la police routière en cette période de la nuit n’a pas du tout convaincu le visiteur du moment.
Brusquement, il sort son fouet et assène quelques coups de cravache sur la tête du faux policier, et ce fut le sauve qui peut. La bonne dame dans sa fuite a pris la rue Malitel. L’homme dans sa fuite escalada les murs du jardin public de la Mairie du District. Son poursuivant en fit autant et continua à lui assener des coups de cravache. Il escalada enfin un autre mur et disparut dans le quartier de Darsalam dans l’obscurité.
Kimbiri retourna au hangar de la police et monta la garde jusqu’à un certain moment de la nuit avant d’aller à ses préoccupations religieuses de la prière du Fadjr.
Depuis le jour du passage salutaire de l’homme à la cravache, le nouveau hangar de la police situé entre le Jardin Public de la Mairie du District et le carrefour des jeunes a connu une certaine accalmie selon les populations avoisinantes, qui assistaient souvent à des scènes de sexualité bestiales dignes d’un film porno.
Par Dramane Diakité, Fonctionnaire à la retraite