Au cours d’une conférence de presse animée par le MP 22 dans la salle d’expression démocratique de la Radio Kayira, sur le bilan des douze mois de la transition dans notre pays, Mohamed Tabouré, responsable du Directoire du Mouvement populaire du 22 mars, a exigé la libération de Boukary Daou, Directeur de publication du journal Le Républicain.
« Le MP22 exige la libération de Boukary Daou, Directeur de publication du journal Le Républicain, séquestré arbitrairement 10 jours par la sécurité d’Etat aux ordres de Dioncounda, en violation flagrante de toutes les dispositions légales. Mais, il est de notoriété reconnue que Boukary Daou n’est qu’un’’ bouc émissaire’’ à qui on veut faire payer les frasques de Dioncounda et de la SE ». C’est en ces termes que Mohamed Tabouré, responsable du directoire du MP22, s’est indigné face à l’arrestation du Directeur de publication du journal Le Républicain. C’était le 21 mars 2013, au cours d’une conférence de presse dans la salle d’expression démocratique de la Radio Kayira, sur le bilan des douze mois de la transition dans notre pays. Mohamed Tabouré a fustigé la Sécurité d’Etat qui, selon lui, depuis l’avènement du coup d’Etat du 22 mars, se livre à des actes d’enlèvement, d’agression et de détention arbitraire des citoyens. Au regard de toutes ces exactions, le MP22, selon Mohamed Tabouré, exige entre autres : la levée immédiate de l’Etat d’urgence, le démantèlement de la Sécurité d’Etat, qu’il accuse d’être aux ordres de Dioncounda Traoré. Mieux, il a clairement dit que le MP22 exigeait la libération immédiate de Boukary Daou, Directeur de publication du journal Le Républicain. En plus de Mohamed Tabouré, il faut dire que la conférence de presse a été animée par Pérignama Sylla, Me Mariam Diawara, le Pr Rokya Sanogo et le Dr Oumar Mariko, tous responsables du MP22. Il s’agissait pour les responsables de cette alliance, dans un premier temps, de faire le bilan des douze mois de gestion de la transition politique en cours dans notre pays et, dans un second temps, de se prononcer sur la situation politique actuelle. Pérignama Sylla a indiqué que ce coup d’Etat a permis d’avoir une idée plus ou moins exacte de la déliquescence de l’Etat, caractérisé par des services ankylosés, gangrénés par la corruption, où le citoyen, surtout des campagnes, est serviable, taillable et corvéable à merci. Selon lui, la société malienne doit résoudre ses problèmes, ses contradictions internes par sa propre dynamique interne. Pour le MP22 l’intervention française est un aveu d’impuissance de tous ceux qui ont géré le pays pendant ces 20 dernières années. Faisant le bilan des douze mois écoulés, Pérignama Sylla a laissé entendre que personne, même le capitaine Amadou Haya Sanogo, n’est aujourd’hui satisfait de la situation du pays. Abordant la question des élections prochaines, le MP22 a dénoncé le fait que Dioncounda ait pris la décision de fixer le calendrier électoral au mois de juillet 2013 de manière unilatérale. Selon Mohamed Tabouré, l’opinion publique nationale, surtout les partis politiques, est unanime à dénoncer le caractère irréaliste d’un calendrier électoral impossible. « Parce qu’il coïncide avec les travaux champêtres de l’hivernage, ensuite, parce que les conditions politiques minimales nécessaires à la tenue des élections libres, démocratiques et transparentes ne seront pas réunies d’ici juillet 2013 », a-t-il indiqué. Le MP22 dégage un certain nombre de conditions à remplir pour que l’organisation des élections soit possible. Ce sont : la libération totale du pays, le désarmement total du MNLA et du MIA, le retour des réfugiés et l’administration sur toute l’étendue du territoire, l’établissement du fichier électoral biométrique et la révision de la CENI.
Abdoulaye Ouattara