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ARMÉES : Où est passé l’argent destiné aux familles des soldats assassinés à Aguelhok ?

Le Général Salif Traoré, Ministre de la sécurité et la protection civile et le Général Ibrahim Dahirou Dembélé, Ministre de la défense et des anciens combattants, sont formellement interpellés face à une odeur de malversation concernant l’argent destiné aux familles des soldats maliens massacrés à Aguelhok, le 24 janvier 2012. Environ 8 longues années après des scènes, aussi bien abominables qu’inédites, les familles des victimes ne cessent de faire la navette entre différents services sociaux des armées pour réclamer leurs indemnités. Mais jusqu’ici, rien !

Qui aurait pu croire que ces jeunes soldats (au nombre de 153 et dont plusieurs dotés d’aucune aucune expérience) quasiment livrés aux pires ennemis du pays et lesquels les ont affreusement torturés et ligotés avant de les égorger un à un, auraient jusqu’ici disparu sans que leurs familles n’aient pu bénéficier un seul copeck ? Qui aurait pu croire que la Loi d’orientation et de programmation militaire, tant fanfaronnée par les Ministères de la Sécurité et la Défense, se montrerait désespérément incapable de mettre enfin ces pauvres familles dans tous leurs droits ?
En voici une énième évidence démontrant toute la duplicité qui persiste autour de cette Loi dite d’orientation et de programmation militaire et dont aucun effet pratique n’a jusqu’ici été constaté par les militaires, exceptés quelques officiers supérieurs de l’armée qui ont pu habilement se remplir les poches avec l’argent volé audit programme. Cela, avec la complicité active de certains responsables civils. Avec son officialisation politique et institutionnelle, notamment, à travers sa promulgation par l’Assemblée nationale du Mali, la Loi d’orientation et de programmation militaire avait suscité un immense espoir chez les soldats mis hors d’état de combat ainsi que les veuves et enfants de ceux tombés au front.
Parmi ceux-ci, l’attente la plus pressante se faisait constater chez les familles des soldats assassinés à Aguelhok et qui voyaient enfin venue l’heure de toucher aux indemnités légalement constitutives des tristes événements survenus contre l’armée, le 24 janvier 2012. Mais jusqu’ici, aucun centime ne leur a été octroyé en guise de compensation. Pourtant, depuis des années, des documents légaux d’indemnisation ont été constitués et acheminés par ces familles vers les services militaires compétents devant leur permettre d’entrer officiellement dans leurs droits. Où est donc passé l’argent ?
Les Généraux Salif Traoré et Ibrahim Dahirou Dembélé, ministres de tutelle des victimes du massacre d’Aguelhok, savent-ils quelque chose à propos de la disparition de ces millions de francs destinés aux pauvres familles ? Pourquoi ce silence persistant des ministres Salif et Dahirou autour d’une affaire aussi grave ? Ne pourrait-elle pas être un facteur de démobilisation pour des milliers d’autres soldats maliens dont le moral est de plus en plus tiré vers le bas ?
Pourquoi aucune enquête n’a jusqu’ici été ouverte par les départements techniques des ministères de la sécurité et la défense pour situer les responsabilités, si, toutefois, les responsables des ministères cités ne sont aucunement mêlés, ni de près, ni de loin, dans cette unièmement magouille ?
Vu l’implacable tempête récemment déclenchée par la lutte contre la corruption au Mali, c’est le lieu d’interpeller les hommes du Ministre Malick Coulibaly notamment, le Procureur du Pôle économique et judiciaire de Bamako, afin qu’il se penche urgemment sur cette autre odeur de malversation.
Si rien n’est diligemment fait pour situer les responsabilités politiques et militaires dans cette affaire et interpeller les présumés coupables, les familles des victimes d’Aguelhok, seraient définitivement jetées aux oubliettes et les officiers voleurs qui inondent les services de sécurité et de défense, continueraient, à travers de tels actes frauduleux, de démobiliser de nombreux soldats en amenant finalement ceux-ci à penser que leurs familles ne recevraient strictement rien au cas où ils mourraient. Cela, au mépris de la stabilisation du pays et au plaisir d’une dégradation sécuritaire continue.

La Sirène

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