Fusil d’assaut en bandouilière, calepin dans la poche, le caporal-chef Aurélie ne chôme pas. Dans ce camp français isolé au nord du Mali, elle gère la vie quotidienne. Contrôle du niveau des cuves, vérification des approvisionnements : un soldat comme un autre, selon elle. Autour d’elle dans le camp, une centaine d’hommes. L’ancienne sapeur-pompier volontaire assure avoir trouvé sa place dans cette microsociété très virile et rustique, où même les moments d’intimité sont partagés. Son voisin de chambrée est un homme, et elle s’amuse d’un embarras qui n’est pas forcément de son côté.

15% des rangs sont féminins

À une centaine de kilomètres de là, sous un soleil de plomb, Raphaëlle dirige une équipe de six parachutistes du génie qui rétablit un pont détruit par les jihadistes. Elle reconnaît avoir dû faire ses preuves pour intégrer cette section de combat. Sur l’immense base arrière française de Gao (Mali), une équipe médicale prépare son véhicule blindé. C’est le médecin-chef Cécile qui est à la manœuvre. Dans le service de santé des armées, la question des femmes ne se pose plus depuis longtemps. Elles représentent 60% des effectifs.

Lorsque nous retrouvons le caporal-chef Aurélie, c’est au volant de son camion et sous les ordres de son chef, un légionnaire aguerri, Mario. Pour lui, les femmes ont toute leur place dans les armées et travaillent souvent mieux que les hommes, mais il nous livre cependant un point de vue répandu chez les militaires : les femmes oui, mais surtout pas au combat. 15% des militaires sont désormais des femmes. Mais en opération extérieure, elles représentent à peine un soldat sur dix.