Le Burkina, le Mali et le Niger affirment «diversifier notre accès à la mer» après s’être retirés du groupement régional de la CEDEAO l’année dernière. Les ministres des Affaires étrangères de ces trois pays ont déclaré lundi 28 avril soutenir une initiative leur offrant un accès au commerce mondial via les ports atlantiques du Maroc, a rapporté l’agence de presse officielle marocaine.
Les chefs de la diplomatie des pays de l’Alliance des Etats du Sahel ont exprimé la position de leurs pays lors d’une rencontre avec le roi Mohammed VI à Rabat, selon la même source.
Ces trois pays se sont retirés de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’année dernière et ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES).
Le Maroc, acteur majeur dans les secteurs financier et agricole en Afrique de l’Ouest, a annoncé son initiative d’accès commercial en novembre 2023, après que la CEDEAO a imposé des restrictions commerciales aux trois États.
L’initiative vise à «diversifier notre accès à la mer», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, aux médias d’État.
Relations fortes et anciennes
La rencontre s’inscrit dans le cadre de fortes relations anciennes du Royaume avec les trois pays frères de l’Alliance des États du Sahel, a indiqué l’agence de presse marocaine.
Cette visite intervient alors que les relations entre l’AES et l’Algérie, rivale régionale du Maroc, se détériorent.
L’Algérie a rompu ses relations avec le Maroc et soutient le Front Polisario, qui revendique un État indépendant au Sahara occidental, un territoire que le Maroc considère comme sien et où il construit un port d’une valeur de 1 milliard de dollars.
En décembre, le Maroc a joué un rôle de médiateur pour la libération de quatre espions français détenus au Burkina Faso, cinq mois après que Paris a reconnu la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental.
Vision africaine de Mohammed VI
À l’issue de l’audience accordée par le souverain marocain aux ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES), le chef de la diplomatie burkinabè a exprimé sa profonde satisfaction, mettant en avant la vision africaine de Mohammed VI et la portée stratégique de l’Initiative Atlantique.
Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré, a salué un échange empreint de fraternité et d’écoute, à l’image de ce qu’il a décrit comme « l’amour » du roi Mohammed VI « pour l’Afrique et les Africains ».
M. Traoré s’est dit marqué par la connaissance approfondie du roi Mohammed VI des réalités sahéliennes, mais aussi par sa volonté affirmée de bâtir, avec ses pairs du continent, des relations basées sur la solidarité et l’égalité.
« C’est très touchant », a-t-il déclaré, en insistant sur la disponibilité du souverain à accompagner les États du Sahel dans leurs priorités de développement.
Par Abdoulaye OUATTARA