Chacun de ces services exige des règlements, une force qui les impose à tous et qui punisse ceux qui les violent. À ces trois (03) nécessités correspondent trois (03) pouvoirs: faire la loi (pouvoir législatif); l’imposer (pouvoir exécutif): juger les fautes (pouvoir judiciaire). Tel est le problème qui s’est posé à tous les peuples et que chacun a résolu à sa manière. Il y a trois (03) solutions possibles.
Les pouvoirs appartiendront à un seul homme. Cet homme aura pris la première place (dictateur) ou il en aura hérité: ainsi les rois de France jusqu’à la Révolution. Pour le monarque ou souverain absolu, la loi sera «ce qui lui plait»; il la fera exécuter par ses serviteurs; il pourra punir ou gracier à son gré. «L’État, c’est moi , disait Louis XIV.
Les plus forts, les plus riches se partageront le pouvoir: ce sera un gouvernement aristocratique. Tous les hommes de la nation, pensant qu’ils sont égaux, voudront prendre part au gouvernement: ce sera une démocratie.
Cependant, avant la promulgation de la Constitution de juillet 2023, le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) avait sonné le tocsin dont voici la teneur: «La nouvelle Constitution concentre tous les pouvoirs entre les mains d’une seule personne, le futur président de la République. Si cette Constitution est adoptée, elle ouvrirait la voie à une période de pouvoir personnel sans précédent dans l’histoire contemporaine du Mali.
Au lieu de corriger le culte de la personnalité et la personnalisation excessive du pouvoir ainsi que des dérives autoritaires constatées depuis l’avènement de la démocratie, le projet soumis à référendum les codifie et les aggrave. De ce fait, il sème les germes de nouvelles crises dont ce pays qui souffre tant, n’a nul besoin».
POINT DE MIRE
La conscience et le devoir Etre un homme, c’est en effet penser et juger ce qu’on va faire et ce qu’on a fait. C’est sentir qu’on doit choisir une action et non l’autre. C’est avoir la force de choisir la meilleure, qui est presque toujours la plus difficile. C’est choisir tout seul, librement, sans y être forcé par un maître. C’est enfin savoir que si on a mal agi, la faute en est à nous, que nous sommes responsables. L’État, comme on dit souvent, a toujours existé: l’histoire nous le montre. Chaque fois qu’il a cessé d’être fort, la nation a connu les souffrances de la guerre civile, de l’invasion étrangère, la ruine et la misère. Ce que nous demandons de l’État, c’est avant tout la paix, celle du dedans et celle du dehors. Il doit assurer la paix entre les Maliens, protéger les honnêtes gens contre les violents et les voleurs, dire qui a droit quand survient un désaccord.
Voilà pourquoi il y a des gendarmes et des juges, une police et une justice. Il doit être prêt à défendre le Mali contre l’attaque d’une autre nation. Cela explique l’existence d’une force militaire (armée). Mais comme il vaut mieux causer que de se battre, et essayer d’arranger les choses amicalement, il y a pour cela des ambassadeurs maliens à l’étranger et au Mali des ambassadeurs étrangers: ce qu’on appelle la diplomatie.
Source : Inter de Bamako