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Après les états généraux du sport : Une mentalité positive s’impose pour une mise en œuvre efficiente des recommandations

Diagnostiquer les handicaps et les dysfonctionnements, proposer des solutions pérennes et réalistes afin de hisser le sport malien dans une nouvelle ère de management et de performance.

Les officiels lors de la cérémonie de clôture des états généraux du sport le 25 avril 2025 au CICB

Telle était sans doute l’ambition qui animait la majorité des participants aux États généraux du sport (EGS) dont la phase nationale a été organisée à Bamako les 24 et 25 avril 2025. Mais, cet exercice ne vaut que par l’usage que nous allons faire des recommandations dans les mois et les années à faire. Comme tous les autres secteurs, l’Homme est au centre du management du sport. Il est donc temps que les actrices et les acteurs du secteur se débarrassent des mauvaises mentalités et des mauvais comportements qui sont les vrais obstacles au développement du sport malien, à l’épanouissement de nos athlètes.

«Le véritable problème du Kenya n’est pas le manque d’argent ou de talents. C’est l’absence de vision à long terme et la prédominance du gain à court terme. Les dirigeants parlent beaucoup, mais les systèmes stagnent. Ils attendent que des acteurs extérieurs apportent des opportunités, au lieu de créer un environnement attractif». Telle est l’analyse d’un chroniqueur qui a osé poser «un regard critique sur le Kenya». Ce regard audacieux, nous devons désormais l’avoir aussi sur le management du sport malien après la profonde réflexion menée pendant les deux jours des états généraux du sport (EGS/24 et 25 avril 2025). Ne serait-ce que parce qu’on retrouve dans cette analyse un obstacle majeur au développement de nos disciplines sportives : l’absence d’une planification sur le long terme que nous voyons comme un manque de vision managériale ! C’est un défi majeur à relever avec le non-respect des textes qui les régissent.

Les États généraux du sport (EGS) ont offert aux acteurs du Mouvement national olympique et sportif ainsi qu’aux décideurs (à tous les niveaux) l’opportunité de procéder à un état des lieux sans complaisance, de diagnostiquer les maux, d’identifier les obstacles à franchir et de pose les balises pour un développement harmonieux du sport dans notre pays. Mais, tout cela va rester théorique si celles et ceux qui doivent mettre les recommandations en œuvre ne sont pas conscients des enjeux de cette responsabilité ; si ceux qui se battent pour manager nos Fédérations sportives nationales (FSN) ne prennent pas conscience de la nécessité de faire le deuil des mauvais comportements et des mauvaises pratiques en se remettant permanemment en cause afin de ne plus devenir des obstacles de plus. Il faut par exemple arrêter d’être de mauvais perdants déterminés à utiliser tous les moyens pour faire échouer le vainqueur. Tant que le mandat électif n’est pas respecté comme il le faut, nous aurons à gérer des crises qui hypothèquent les efforts consentis pour développer nos disciplines.

Aussi bien dans sa pratique que dans son management, le sport est une passion. Tout comme les valeurs de l’éthique et des règles sont le fondement du sport. Et ces valeurs (respect, confiance, fair-play…) sont universellement acceptées pour représenter également l’éthique de notre société. Mais, elles sont volontairement foulées au pied dans notre pays par cupidité ou par mégalomanie. Les textes régissant nos fédérations (statuts et règlements) ou nos compétitions sont constamment violés, pas par méconnaissance, mais à dessein. Nous aurons moins de crises à gérer dans le sport malien quand la majorité des acteurs auront accepté de respecter le mandat électif.

Avec la loi sur le sport (la loi N°2017-037 régissant les activités physiques et sportives au Mali), la Politique nationale de développement du sport, les statuts types des Fédérations sportives nationales (en plus des pertinentes recommandations des EGS), notre pays dispose de tout un arsenal pour le développement de nos disciplines sportives. Malheureusement, nous savons tous que les textes ne valent que par l’usage que les acteurs en font et que les résultats ne sont jamais atteints si les politiques, les stratégies et les plans ne sont pas mis en œuvre avec objectivité, équité et justesse.

Fonds national pour le développement du sport, une structure indispensable au financement judicieux du secteur !

C’est pourquoi le développement du sport au Mali exige indiscutablement un esprit nouveau, un engagement sans ambiguïté et une audace sans précédent. Aujourd’hui, après les EGS, il serait important et judicieux de mettre en place un management efficace respectant les valeurs éthiques du sport. Cela nous permettra ainsi de créer un environnement sain et sécurisé, d’éviter de créer des tensions inutiles, de se passer des querelles de clocher… et d’investir cette économie d’énergie dans le développement du sport.

Mettre en place un management efficace exige aussi la mobilisation des moyens adéquats et suffisants. En plus de créer les voies et les moyens de mobiliser des ressources additionnelles au niveau des Collectivités territoriales et des entreprises privées, l’État doit pleinement jouer son rôle. «Le sport est bien plus qu’un loisir. Il est un vecteur d’unité nationale, un outil de développement et un moyen d’inclusion sociale», a rappelé le Premier ministre, Général de division Abdoulaye Maïga, à la cérémonie d’ouverture des États généraux du sport le 24 avril 2025.

Nous espérons que cela découle d’une réelle prise de conscience des enjeux du sport pour un État qui ne veut rien ménager pour asseoir sa souveraineté. Elle (prise de conscience) doit se traduire par la mobilisation des ressources conséquentes pour accompagner les associations aussi bien à la base qu’au niveau de l’élite. Et la meilleure façon de résoudre cette équation aujourd’hui, est de se doter d’un Fonds national pour le développement du sport. Celui-ci peut avoir le statut d’un établissement public à caractère social et culturel doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière placé sous la tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports.

Cela a d’ailleurs été longtemps envisagé dans notre pays par les managers du sport. Mais, selon nos investigations, le ministère de l’Économie et des Finances ne verrait pas cela d’un bon œil. Pour conserver ses prérogatives ? Et pourtant ce fonds est d’une utilité cruciale parce qu’il va permettre au pays de sortir de la navigation à vue en matière de financement des activités des FSN, surtout la participation de nos clubs et sélections aux compétitions (sous-régionales, continentales et mondiales), par une meilleure planification budgétaire.

En effet, l’une de ses missions sera de mobiliser les ressources nécessaires au financement du sport en définissant une stratégie efficace de mobilisation au plan national et international. Ce fonds peut aussi contribuer, entre autres, à la définition et à l’actualisation des mesures réglementaires susceptibles d’améliorer l’environnement institutionnel en vue de la promotion et du développement des secteurs du sport et des loisirs ; à la réalisation d’infrastructures, à la formation et à la promotion des jeunes, des encadreurs et des sportifs.

À notre humble avis, si nous voulons que les États généraux ne soient pas des assises de plus (juste sacrifier à un effet de mode), il faudra prendre courageusement le taureau par les cornes en expérimentant des initiatives comme le Fonds national pour le développement du sport. Vivement les états généraux de nos comportements et de nos mentalités à l’aune des valeurs du sport et de nos ambitions sportives !

Moussa Bolly

Source: Le Matin

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