Ce mercredi 12 novembre 2014, le département en charge de la Santé et de l’Hygiène publique au Mali a animé un point de presse autour du nouveau cas d’Ebola enregistré dans notre pays. La conférence était animée par le secrétaire général du département, Ousmane Doumbia, assisté du coordinateur du Centre opérationnel d’urgence, Pr. Samba Sow et du représentant de l’OMS au Mali, Ibrahim Socé Fall
Ce deuxième cas de décès dû à la maladie à virus Ebola est intervenu à Bamako le 11 novembre dernier. Soit un mois seulement après le décès d’une fillette de 2 ans et demi à Kayes, laquelle était venue de la Guinée Conakry après la mort de ses parents d’Ebola.
La deuxième personne morte au Mali de cette maladie, indique un communiqué du ministère de la Santé, est un agent de santé âgé de 25 ans qui travaillait dans la Clinique Pasteur de Bamako. L’agent de santé en question a été affecté quand il s’est occupé d’un malade venu de Kourémalé en Guinée.
Comment le virus s’est introduit à Bamako via la Clinique Pasteur ?
Le malade venu de la Guinée et âgé d’environ 60 ans souffrait, selon le professeur Samba Sow, d’une insuffisance rénale aigüe. Il a été admis à la Clinique Pasteur le 25 octobre et il est décédé le 27 octobre.
«Au moment de son admission à la Clinique Pasteur, les agents de santé ont respecté les consignes en matière de prévention du virus Ebola. Le malade ne montrait aucun symptôme du virus. Il y avait un tableau d’insuffisance rénale. Rien ne prouve qu’il est décédé du virus Ebola», a affirmé Samba Sow.
Le coordinateur du Centre opérationnel d’urgence de préciser qu’après le décès du vieux, son corps a été rapatrié à Kouremalé, en Guinée, mais après avoir transité par une mosquée de Djicoroni-para en commune IV.
Le 10 novembre, la Clinique Pasteur a été alertée que l’agent de santé qui s’occupait du malade à la Clinique présente des symptômes du virus Ebola. Les autorités sanitaires du district ont été, à leur tour, alertées par la Clinique. Les analyses du laboratoire révéleront, quelques heures après, que l’agent de santé est belle et bien infecté par virus Ebola. Et c’est le mardi 11 novembre, dans la soirée, qu’il est décédé, expliquent les conférenciers.
Ce cas prouve à suffisance que le virus Ebola est bien présent dans nos murs et la vigilance doit être de mise
Face à cette situation, le secrétaire général du département de la Santé et de l’Hygiène publique assure que toutes les dispositions sont prises pour maitriser la propagation du virus au Mali. D’ores et déjà, la Clinique est placée en quarantaine avec environ 30 personnes. Au niveau de la famille de l’agent de santé décédé mardi, environ 45 personnes sont en quarantaine et à Djicoroni où le corps du Guinéen a transité, au moins 16 personnes ont été identifiées et placées en quarantaine.
Le secrétaire général du ministère de la santé a souligné que des équipes sont à pied d’œuvre pour identifier d’autres personnes ayant eu des contacts soit avec la Clinique Pasteur ces derniers jours, soit avec l’agent de santé décédé ou soit avec le vieux Guinéen qui est aussi succombé.
Le représentant de l’OMS au Mali, Ibrahim Socé Fall a saisi l’occasion pour appeler les populations à la vigilance, à ne pas céder à la panique. Il demande aux medias de ne pas diffuser les informations sensationnelles et de travailler en étroite collaboration avec les autorités sanitaires pour plus cohérence contre ce virus. Il assure que l’OMS est là pour appuyer le Mali à contrôler, au plus vite, la situation.
Nous avons aussi appris qu’après le décès de l’infirmier, un autre médecin de la même Clinique Paster présente des symptômes se rapportant au virus Ebola, et si cela se confirmait, ça sera malheureusement le troisième cas de cette pandémie dans notre pays. Selon d’autres sources, plusieurs autres personnes qui doivent normalement être placées en quarantaine puisqu’ayant rentré en contact avec ces cas avérés (l’imam et l’infirmier) sont toujours introuvables et sont activement recherchées. Les mêmes sources ont indiqué que des patients de la Clinique Paster auraient fui dès l’annonce de la mauvaise nouvelle. Pendant ce temps, des médecins qui font parti de la trentaine de personnes mises en quarantaine au niveau de la Clinique se plaignent d’être mis en détention.
En tout cas, cette situation porte véritablement atteinte à l’image de la Clinique Paster au sein de l’opinion malienne et des indiscrétions rapportent la grande déception qui a été celle du président de la République quand il a été mis au courant de la situation.
Par Berthé