Washington et Niamey sont en pleine négociation sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées, dans le cadre de la lutte anti-jihadiste au Sahel. Au même moment, les Etats-Unis cherchent un nouveau point de chute pour redéployer, voire réarticuler leurs installations militaires, installations stratégiques.
La question que les spécialistes en sécurité se posent, assisterons-nous à un redéploiement en Côte d’Ivoire des troupes militaires américaines du Niger ? Même si pour l’heure aucune précision n’est faite sur la forme que prendrait cette ré-articulation moins encore le pays d’accueil, la Côte d’Ivoire semblerait déjà dans le viseur du Pentagone pour maintenir sa présence militaire sur l’ensemble du Sahel et en particulier sur la Libye, qui est la voie d’accès vers la Méditerranée et d’y faire planer une menace armée.
Probablement, c’est dans cette logique de maintenir une présence plus forte dans cette région d’Afrique de l’Ouest que le général Michael E. Langley, commandant du Commandement militaire des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) a séjourné la semaine dernière en Côte d’Ivoire, où il a rencontré le président Alassane Ouattara pour parler de coopération sécuritaire. A la suite de cet entretien, M. Langley a plaidé en faveur de l’ouverture d’une base militaire américaine dans le pays.
En tout cas si l’ouverture de cette base militaire américaine se concrétise, le Pentagone, en collaboration avec le commandant du Commandement militaire des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom), Michael E. Langley, n’hésiterait pas à redéployer tout ce dispositif en Côte d’Ivoire, surtout dans la partie nord du pays avec le Burkina Faso. Et ce redéploiement risquera d’exacerber davantage la crise de confiance entre la Côte d’Ivoire et ses voisins du Burkina Faso et du Mali.
Pour cause, dans une interview à la télévision burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré a pointé du doigt des problèmes entre son pays et la Côte d’Ivoire. En dénonçant la passivité de l’armée ivoirienne vis-à-vis des terroristes qui pénètreraient sans être inquiétés, le territoire ivoirien lorsqu’ils sont pourchassés par les militaires burkinabés.
Ousmane Mahamane