Collaborateurs d’hier, ennemis aujourd’hui, tel est le climat de méfiance qui s’est créé entre le président sortant et ses anciens ministres et Directeurs Généraux qui se sont présentés contre lui lors du scrutin présidentiel du 29 juillet dernier. La revanche n’a pas eu lieu, car aucun d’entre eux n’est parvenu à se qualifier pour le second tour. Une défaite cuisante à l’origine de la haine viscérale de ces candidats contre leur ex mentor.
Le pouvoir fait des amis, mais aussi des ennemis. L’amitié pourrait se créer si la collaboration va loin et la haine si le pont est coupé. Le régime IBK vit cette seconde phase où des anciens ministres et Directeurs Généraux d’entreprises gardent une haine viscérale contre leur ex mentor. Le tort du pouvoir est de les avoir remerciés de leurs postes.
Le 1er cas d’exemple nous est venu du tonitruant avocat et ex ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Me Mohamed Aly Bathily qui se prenait pour un homme incontournable de la galaxie IBK pendant sa longue présence dans les gouvernements respectifs formés.
Me Bathily, qui a débuté par le ministère de la Justice et Garde des Sceaux a fini par chuter dans le domaine de l’Etat et des Affaires foncières a battu la longévité dans le gouvernement IBK. Laquelle durée a surpris plus d’un malien qui se posait la question sur les secrets que détenait cet homme pour se maintenir dans l’attelage dans la mesure où certains ont été remerciés sept au terme de sept mois. Mohamed Aly Bathily a fait l’exception en restant sur place quatre ans durant.
Quant à Kalfa Sanogo et Modibo Koné qui furent respectivement PDG de la CMDT n’ont pas battu le record de Me Bathily.
Dans les tous les cas, anciens ministres et DG se sont présentés contre leur ex mentor à cette présidentielle et n’ont pu rééditer l’exploit attendu en eux. Non seulement, aucun d’entre eux ne sont parvenus à se qualifier pour le second tour, mais aussi n’ont pas obtenu un score honorable comme pour dire qu’ils comptent sur la scène politique. Cette défaite cuisante au scrutin présidentiel amena certains ex collaborateurs à garder de haine viscérale contre leur bienfaiteur d’hier. Il s’agit d’IBK.
Lors du point de presse par les 18 candidats contestataires des résultats provisoires du 1er tour de la présidentielle, le candidat Mohamed Aly Bathily a fait une déclaration incendiaire qui a pris de court tout malien soucieux de préserver la quiétude. Ce jour, Me Bathily a demandé sans jambage le remplacement immédiat des 09 Sages de la Cour Constitutionnelle par de nouveaux juges pour gérer la présidentielle, car dit-il, l’équipe actuelle est favorable au gouvernement actuel. La surprise du peuple malien est d’autant grande que le ministère n’a pas proclamé les résultats provisoires encore moins la Cour Constitutionnelle de rouler pour le pouvoir. On accuse déjà cette institution de rouler pour le pouvoir en place. Quelle haine contre le pouvoir. Pour pousser cette haine, Me Bathily a manqué de respect aux électeurs qui ont voté pour IBK pour leur choix. Chose qui a jeté le discrédit sur cet homme que beaucoup pensaient patriote. Il est le contraire de ce qu’on l’on pensait de lui, affirme un citoyen lambda sous couvert de l’anonymat : « je suis vraiment à la fois déçu et écœuré par les propos lancés par l’ex ministre, Mohamed Aly Bathily. Le patriote que je pensais ne le lui en est plus. C’est un destructeur de la république, sinon il n’allait pas demandé la révocation des juges de la Cour Constitutionnelle. Maintenant, nous, bas peuple, faisons attention aux propos des hommes politiques. Le fait de quitter le gouvernement ne doit pas faire de vous un ennemi du pays. Le président peut partir à la fin de son mandat, mais le Mali reste. Les hommes de la race de Bathily ont oublié cela. C’est dommage ».
Le peuple malien saura faire la différence entre patriote et chercheurs de place. Si les premiers se soucient de l’avenir du pays, par contre les seconds roulent pour leurs propres intérêts et sont prêts à tout pour les en préserver. Les opposants de circonstances du 1er tour de la présidentielle constituent les exemples types de ces chercheurs de place. Leurs retrouvailles autour du chef de file de l’opposition sont la preuve palpable de leur frivolité.
Le Progrès