Conseiller spécial du Président de la République, Ambassadeur, Ministre des Affaires Etrangères, Premier Ministre, Président de l’Assemblée Nationale, Député, Président de la République, celui qui n’a pas chômé depuis 1992 a eu plus que tout le monde dans ce pays le temps et les opportunités de marquer les esprits par des réalisations salutaires. Après un échec cuisant, au peuple déçu qui lui propose de se retirer de la compétition pour son honneur et le bonheur des Maliens, il persiste à demander un second mandat présidentiel. Mais comme dit le proverbe chinois, ” prétendre contenter ses désirs par la possession, c’est compter que l’on étouffera le feu avec de la paille “.
Ibrahim Boubacar Kéita, car c’est de lui qu’il s’agit, vient de passer des moments tristes le jour même de la fête de Ramadan, de surcroît sur la route pour la prière à la grande mosquée de Bamako. La foule amassée au grand marché a opposé au Président une troublante réaction en scandant à l’unisson ” Boua ka bila ” qui signifie que le Président jette l’éponge. Mai Ibk ne veut pas entendre de cette oreille.
Tenez-vous bien, cet homme qui aime à dire qu’il a fait sept fois le tour de la Kaaba, et qui s’active dans une campagne tout azimut auprès des musulmans, n’a construit aucune mosquée à notre connaissance, ni à Hamdallaye où siège sa famille paternelle, ni à Sébénikoro où lui-même réside, encore moins à Koutiala où il est né, à fortiori dans le Mandé ou partout ailleurs au Mali. On ne lui connait d’ailleurs aucune action personnelle à l’endroit des musulmans et des nombreux pauvres et démunis de ce pays si ce n’est au nom de l’Etat sur le budget national qu’il prend pour son patrimoine au service de sa famille d’abord. Si acte historique il a posé à l’endroit des musulmans, c’est de les faire fouilleter par les ninjas alors qu’il était Premier Ministre. C’est lui également qui avait promis de réaliser les doléances soumises aux candidats en 2013 par les musulmans. A-t-il alors besoin de prouver autre chose que de reconnaitre son échec ou son manque d’humilité à respecter ses promesses ? Faire voter le code de la famille et chômer un jour de fête musulmane à quelques semaines de la présidentielle ne feront pas oublier les années passées à se jouer des Maliens.
D’ailleurs, est-ce gratuit si après une si longue carrière politique, ce candidat est rejeté par plusieurs Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur ?
En France, les Maliens ont éconduit les émissaires d’IBK qui leur apportaient le repas de coupure du jeun au foyer. En leur recommandant, s’il vous plait, de se porter plutôt au secours des Maliens d’Algérie.
A cela s’ajoute la maladresse de ” Boua ” d’adresser des invitations aux personnalités respectables du pays, dont des chefs religieux (musulmans et chrétiens) pour l’annonce de sa candidature à la salle des sports de l’ACI 2000, qu’il fera plutôt à son domicile. Avec retransmission exclusive à la télévision nationale qui manque totalement de professionnalisme et fait donc honte aujourd’hui à sa profession. Quant à IBK, lui il se fout des Maliens et de la démocratie. Passer tout un mandat à cautionner les scandales financiers à répétition, à encourager même l’impunité en accordant des postes juteux à ceux coupables de forfaitures pouvant les conduire à la maison centrale d’arrêt, puis brandir un programme d’urgence en période de précampagne, c’est vouloir tromper tout un peuple. Mais pour combien de temps, et à quelle dimension du peuple ?
Comme dit cet autre adage, ” laissez mouton brouter, Tabaski viendra “. Oui, le 29 juillet 2018 sera un grand jour au Mali, et le carton rouge sera là devant tous ceux qui voudraient se jouer des Maliens.
Mamadou DABO
Source: Zénith Balé