Depuis deux semaines déjà, les Maliens assistent au renouement du dialogue politique entre l’opposition et la majorité. Ces deux camps, qui, après de rudes rounds lors de la précampagne, la campagne et même après la présidentielle, se regardaient en chiens de faïence.
L’opposition, dans une posture de jusqu’auboutisme, n’a jamais cessé de réclamer une victoire réelle ou supposée. De son côté, le régime s’est enfermé dans son tour d’ivoire et se contentait d’adresser des invitations à l’opposition.
Du président de la République au président de l’alliance « Ensemble pour le Mali (majorité) », en passant par le Premier ministre, chacun a demandé à l’opposition de saisir la main tendue pour le dialogue. Il a fallu des bons offices de la société civile et de la communauté internationale pour voir fléchir la position de l’opposition. Mais, non sans conditions. En effet, l’opposition accepte de mettre un peu d’eau dans son whisky à condition qu’il y ait un « accord politique ».
Entendez par là un partage du pouvoir. Cette posture est également partagée par la majorité présidentielle qui ne se reconnaît pas en tout cas pour le moment dans la gestion de la chose publique. Elle reproche au Premier ministre de faire cavalier seul. Depuis un certain temps, tous les bords politiques semblent être disposés à discuter et à trouver un terrain d’entente. Seulement, à l’unanimité, opposition et majorité conviennent qu’il faut un accord politique au préalable.
Sans quoi, les reformes annoncées et la détente de l’atmosphère politique ne seront que leurre. Pour sûr, le Premier ministre tente tant bien que mal de convaincre les uns et les autres de sa bonne foi de rendre le processus le plus inclusif possible. C’est dans cette optique que s’est tenue la première rencontre du Cadre de concertation du gouvernement avec les acteurs politiques. Lors de cette réunion, tous ont réitéré leur volonté d’avancer. En attendant de voir le développement de la situation dans les semaines à venir, une chose est sûre. C’est que tous les bords politiques ont mis la balle à terre. L’opposition donne plus de la voix et la majorité observe le Premier ministre. Dieu veille !
Jean JACQUES
Source: AZALAÏ EXPRESS