Les autorités saoudiennes ont annoncé l’annulation du pèlerinage 2021 pour cause de nouveaux variants de la Covid-19. Seuls 60 000 résidents vaccinés seront autorisés cette année à effectuer le Hadj. Cinquième pilier de l’Islam, c’est un évènement majeur, attendu avec impatience par les Musulmans des quatre coins du monde. C’est la deuxième année consécutive que le rendez-vous est annulé. De quoi décourager de nombreux fidèles.
« Cette situation fait mal. Il faut que le gouvernement fasse quelque chose. Cela fait deux années que nous attendons. Je pense que la Covid-19 diminue, alors elle ne devrait plus être une raison d’annulation du Hadj », se désole Assitan Diakité, venue se faire vacciner. Candidate depuis l’année dernière, elle revit avec amertume une déception qu’elle aurait voulu oublier. Sur les visages d’autres candidats venus comme elle à la Maison du Hadj, on lit la résignation. L’information de l’annulation du pèlerinage semble avoir bouleversé tout ce beau monde, qui se voyait déjà à la Mecque.
Si certains candidats sont énervés et dépassés par l’évènement, d’autres le prennent avec plus de recul, comme M. Ibrahim Maiga, administrateur à la retraite. « Que ce soit annulé ou pas, on s’en remet à Dieu. L’Arabie Saoudite a sûrement ses raisons. Je suis prêt à attendre l’année prochaine, In Sha Allah ».
L’équation du remboursement
Les agences de voyage, qui ont déjà subi des pertes l’année dernière, comptaient se refaire une santé. « Nos pèlerins espéraient vraiment partir cette année. Ils ont commencé à faire leurs vaccinations et certains attendaient juste de récupérer leurs carnets. Nous avons remboursé plusieurs personnes l’année passée. S’il le faut encore cette année, nous allons le faire, même si ce n’est pas une tâche aisée. Il s’agit tout de même de 2 950 000 francs CFA par personne. Nous avons déjà fait établir les passeports et payé pour les vaccins des candidats », dit Madiara Traoré, représentante de l’agence de voyage Albarka, qui chaque année fait voyager plus de 500 candidats vers la Mecque.
Le Mali enregistre plus de 13 000 pèlerins chaque année et avait déjà pris toutes les dispositions exigées par l’Arabie Saoudite cette année, principalement la vaccination contre la Covid-19. Pour le Directeur de la Maison du Hadj, Dr Abdou Fatha Cissé : « nous prenons cette décision avec philosophie, c’est à cause des nouveaux variants de la Covid-19 et c’est pour tous les pays. Nous allons commencer dès maintenant à prendre les dispositions pour préparer le pèlerinage de l’année prochaine ».
Yehiya Boré
Source: journaldumali