En procédant à la remise des clefs des logements sociaux à l’intérieur du pays, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Mohamed Moustapha Sidibé, déplace le débat en tentant de noyer le poisson dans l’eau. C’est à dire donner l’impression que les choses bougent, alors que le goulot d’étranglement est le cas de Bamako. Pourtant, il avait annoncé l’attribution imminente des logements sociaux de la capitale. Que s’est-il passé ? Seulement un constat amer : un grand bluff et surtout l’incompétence du jeune ministre pour diriger un département aussi sensible que l’Habitat et l’Urbanisme.
A la suite de notre article sur le retard dans l’attribution des logements sociaux, la mauvaise interprétation liée à la gestion des cautions, la pression du ministre de tutelle sur la commission d’attribution, tout a été mis en œuvre pour démentir nos informations. Le ministre Mohamed Moustpha Sidibé, à défaut de pouvoir empêcher la sortie du journal, à travers ses relations, s’est lancé à plusieurs niveaux dans une diatribe impitoyable pour justifier le retard accusé dans l’attribution des logements sociaux de Tabacoro et Kati. Il ne s’agissait pas pour nous de faire son procès, mais juste donner l’information.
Notre démarche a d’ailleurs suscité la prompte réaction du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga. Il s’est rendu sur les lieux pour ordonner la démolition de toutes les constructions anarchiques, qui entravaient l’accès aux logements sociaux de Tabacoro. Entre temps, le département de l’Habitat et de l’Urbanisme a entrepris des travaux de raccordement sur les différents sites. Mieux le ministre Mohamed Moustapha Sidibé a même reçu en audience le président de la Commission d’attribution, Issa Guido. A l’issue de laquelle rencontre, le ministre avait annoncé pompeusement l’attribution imminente des logements.
Et depuis bientôt deux mois, c’est le silence radio du côté du département en charge de l’Habitat, augmentant du coup l’impatience des postulants. Une situation qui met en évidence l’amateurisme et l’incompétence du ministre Mohamed Moustapha Sidibé parce que tous les régimes ont adopté la politique des logements sociaux, mais aucun processus n’a pris autant de temps.
Et pour cause, les postulants attendent les résultats, depuis un an. A défaut des logements, ils devront au moins avoir une main levée sur leur caution respective, si et seulement si elles n’ont pas été utilisées pour d’autres fins “utiles”. A ce niveau aussi, le département de tutelle, la commission d’attribution, ne pourront convaincre l’opinion que les cautions sont intouchables une fois qu’elles sont déposées. En admettant que la comptabilité est un jeu d’écriture, cette argumentation vole en éclats. Ce qui donne lieu à toutes sortes d’interprétations par rapport au sort réservé aux différentes cautions.
La Rédaction
Source: Aujourd’hui-Mali