Une sentinelle de la base de la mission de l’Union Européenne au Mali a tiré hier 7 mars, en direction d’un drone « suspect » qui progressait vers leur base dans le quartier des affaires de Bamako à l’ACI 2000. La confusion a provoqué une panique chez les habitants.
Il était 13h30, hier 7 mars, au quartier Hamdallaye l’ACI 2000, quand trois coups de feu retentissent près de la base ultra sécurisée de la mission de l’Union européenne pour la formation des soldats maliens (EUTM) situé à l’hôtel Nord Sud en plein cœur du quartier des affaires à l’ACI 2000. Deux sentinelles, des soldats européens qui montaient la garde du quartier général, s’étaient dirigés vers le goudron à 100 m de leur poste pour tirer sur un drone qui survolait la zone en progressant vers la base de l’EUTM. Les tirs n’ont pas touché la cible et l’appareil a aussitôt rebroussé chemin.
Cinq minutes de peur
Un homme, la quarantaine tient un kiosque juste en face de la base. C’est à moins de 100 mètres de son kiosque que les tirs sont partis. Il a tout vu. « Tout le monde dans le coin a eu peur. Certains couraient dans tous les sens. La scène n’a pas dépassé cinq minutes. Ils ont tiré et ont regagné tranquillement leurs postes sans dire mot à quelqu’un », témoigne-t-il.
C’était la panique dans la zone car cette mission avait déjà fait l’objet d’attaque en mars 2016 par des extrémistes armés. Lorsque les tirs ont retenti, certaines personnes ont couru pour se cacher alors que d’autres se sont dirigées vers le site pour savoir davantage. C’est le cas de ce chauffeur Mohamed Traoré qui était surpris. « On s’asseyait devant la clinique (pasteur qui fait face à l’hôtel des soldats de l’EUTM Ndlr) ici, on était entrain de manger et on voyait les tirs en haut. Moi j’ai eu peur mais j’ai couru pour aller voir », déclare-t-il. Il affirme avoir vu le drone et entendre trois tirs.
Appareil espion
Surpris, par le déroulement de l’acte, un autre témoin se confie. « C’est comme si le manipulateur de l’appareil était là avec nous. Dès que les coups de feu ont retenti, l’appareil a automatiquement fait demi-tour », raconte, le propriétaire du kiosque qui n’a vu le drone ni entendre son bruit qu’après les coups de feu.
L’appareil progressait-il pour espionner l’hôtel qui abrite les soldats de l’EUTM ? Difficile de le confirmer car les gens utilisent les drones dans ce quartier huppé de la capitale pour prendre des photos des parcelles en ventes ainsi que des chantiers d’immeubles en cours. En tout cas la vigilance des sentinelles a permis de chasser loin le drone dont nous ignorons l’appartenance et la provenance.
Source : nordsudjournal