Proche des régions de Gao et Tombouctou, La région de Mopti avait été partiellement occupée par le Mujao et le Mnla. La rébellion contrôlait le cercle de Douentza durant toute la période d’occupation des régions du nord. La région a été libérée lorsque les forces françaises sont entrées en action pour chasser les djihadistes de la localité de Konna, à quelques kilomètres de la ville de Sévare. La puissance de feu de Serval a mis en débandade les envahisseurs. Konna reste le symbole de cet acte de libération du Mali du joug des narcotrafiquants et groupuscules armés.

Si l’ambition était au départ noble, quoique discutable dans ses moyens, aujourd’hui la situation serait source de malaise, d’inquiétude pour les populations qui devaient bénéficier de la “sécurité” recherchée. L’existence même de cettte milice plonge des localités dans une insécurité résiduelle caractérisée par des attaques et des enlèvements d’animaux dans la région. En effet, selon nos informations, au lieu de défendre les villages contre le Mnla, certains miliciens retournent les armes reçues contre les leurs et enlèvent leur bétail.
Ces actes seraient posés par des éléments dits “incontrôlés de la milice”, faisant ainsi régner une certaine psychose au sein des populations de ces différentes localités de Mopti qui étaient déjà confrontées à une insécurité qui ne dit pas son nom.
A qui profite cette forme d’anarchie entretenue dans les localites de la région de Mopti? La question a toute son importance, puisque les cadres de la région soupçonnés d’être les initiateurs et les bailleurs de la milice agiraient depuis Bamako.
Selon certaines sources, la milice aurait été formée et serait entretenue par des barons du parti majoritaire, en occurrence le Rassemblement Pour le Mali (Rpm) du Président Ibrahim Boubacar Kéïta. Le sujet alimente les débats et amène les observateurs à s’interroger sur la motivation de “ces cadres ressortissants de la région” d’avoir choisi d’équiper des jeunes avec des armes de guerre. Car, au delà de l’augmentation des braquages de bétail qui en ont résulté, l’on assiste à une circulation anarchique des armes dans la région.
Les autorités politiques sont donc interpellées.
Laya DIARRA
Source: Soir de Bamako