Tout en saluant le bon déroulement des élections législatives de dimanche au Mali, l’ONG de défense des droits humains Amnesty International (AI) a tenu à rappeler que l’état de droit est loin d’être revenu dans le pays, et qu’il faudra absolument que les nouveaux-élus s’attaquent au problème.
Depuis le coup d’État militaire de mars 2012 au Mali, les soldats qui ont mené le putsch ont commis des violations graves des droits humains sans avoir à rendre des comptes, rappelle Gaëtan Mootoo, chercheur sur le Mali à Amnesty.
« Les élections législatives sont une étape importante dans le rétablissement de la confiance des gens dans les autorités maliennes », a-t-il ajouté. C’est une bonne chose, car « cela confirme que les institutions fonctionnent ». Mais encore faut-il que le scrutin « consolide l’état de droit au Mali ». Pour témoigner de leur engagement, les députés devront inscrire la question du droit et des violations de ces droits sur l’agenda de l’assemblée. Par ailleurs, « les autorités doivent enquêter et poursuivre les auteurs d’homicides illégaux, les disparitions forcées, la torture et les abus sexuels », ajoute M. Mootoo.
Le premier tour des élections législatives faisait suite aux élections présidentielles de juillet et août 2013, qui se sont déroulées pacifiquement. Le second tour des législatives est prévu le 15 décembre.
Le 30 novembre, AI compte publier un rapport sur les droits humains au Mali, qui coïncidera avec la visite dans ce pays de son secrétaire général, Salil Shetty. Le document devrait appeler à la fin des violations des droits humains par toutes les parties au conflit, et au lancement d’enquêtes approfondies et indépendantes sur ces violations, précise AI.