Amnesty International a déploré mardi l’échec du nouveau gouvernement sierra-léonais à rétablir le droit de manifester et à poursuivre des policiers responsables de la mort de manifestants sous le régime précédent.
« Les autorités doivent garantir et promouvoir le droit pour des individus pacifiques à se rassembler sans crainte pour leur sécurité », a déclaré mardi à Freetown Solomon Sogbandi, directeur d’Amnesty International en Sierra Leone.
« Le nouveau gouvernement en Sierra Leone a une véritable occasion de mettre en oeuvre des réformes qui pourraient aider la police à gérer des manifestations efficacement et sans violences, et rétablir la confiance du peuple envers les forces de sécurité », a-t-il ajouté.
Neuf manifestants ont été tués et 80 blessés au cours des dix dernières années au cours de rassemblements dans lesquels la police a fait usage de balles réelles sur des manifestants pacifiques, quand l’impunité policière était généralisée sous le régime précédent, selon Amnesty.
« Au cours de la dernière décennie, des manifestations antigouvernementales ont systématiquement été interdites ou bien ont été violemment dispersées », a déclaré devant des journalistes à Freetown Sabrina Mahtani, une analyste travaillant en Afrique de l’Ouest.
La formation politique du nouveau président Julius Maada Bio, le Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP), qui a été dix ans dans l’opposition, n’avait de cesse de critiquer le gouvernement précédent pour sa politique restrictive sur la liberté de manifester.
M. Julius Maada Bio a été élu en avril dernier, mettant un terme à une décennie de pouvoir exercé par l’APC (Congrès de tout le peuple)
Mais depuis son élection, des manifestants doivent toujours demander à la police l’autorisation de manifester.
39 personnes sont actuellement jugées après avoir été arrêtées au cours de manifestations en 2015 et 2016.
La rédaction