Aux dires de la panafricaniste Aminata Dramane Traoré, ancienne ministre de l’artisanat et du tourisme au Mali, la bavure de la force française à Bunty vient témoigner, une fois plus, la mauvaise foi et toutes les zones d’ombres de l’intervention de la France au Mali.
Pour une fois, selon elle, les Maliens doivent profiter du désaccord actuel entre la France et l’ONU pour régler la question de la bavure de l’armée française au Mali. Car selon elle, la France a fait beaucoup d’autres bavures en plus de celle de Bunty.
Aminata Dramane a cité entre autres, une bavure contre une famille Maïga à Konna en 2013, dont selon elle, « quatre personnes de cette famille ont été tuées par l’armée française », une autre qui a causé la mort de 11 militaires maliens en otages aux mains des djihadistes en 2017 et 6 enfants tués suite à une autre attaque de l’armée française après l’histoire de Bunty.
A ses dires, jusqu’à présent, la famille Maïga de Konna n’arrive pas à obtenir une réparation de ce « crime » français.
A l’en croire, cette réparation ne sera d’ailleurs pas possible du fait que la France, avant son intervention, avait fait signer aux autorités maliennes, selon elle, un accord sur le statut juridique des forces françaises sur le sol malien.
Et cet accord prévoit dans son article 9, selon la sortie de la panafricaniste, que la partie malienne est engagée à prendre à charge la réparation des dommages causés aux biens ou aux personnes suite aux opérations françaises, même si la française en est à l’origine.
Une chose qui signifie que la France n’est pas juridiquement responsable des dommages collatéraux de son intervention au Mali.
Aminata Dramane Traoré trouve cela « injuste » et très flou. Elle déplore ainsi que cela soit arrivé à cause de la division entre les Maliens. C’est pourquoi d’ailleurs, elle a souligné que l’heure n’est plus aux divergences partisanes, mais de regarder la vérité en face et démasquer le grand mensonge qui est autour de la crise malienne. « Depuis 2013, tous ceux sont mort dans cette crise sont des victimes d’un grand mensonge » a-t-elle indiqué avant de préciser que « tant qu’on ne cherche pas à découvrir ce mensonge la crise au Mali ne finira pas ».
Aussi, l’ancienne ministre a tenu à souligner que l’argument sur lequel se glorifie la France, notamment qu’elle a été sollicitée sollicité par l’Etat Malien pour intervenir en 2013, est « un mensonge d’Etat ». Pour argumenter ce point, Amainata Dramane Traoré a fait passer une vidéo du premier ministre de l’époque, Diango Sissoko qui a bien précisé que les autorités maliennes de l’époque avaient bien demandé une intervention aérienne et non au sol. « Le Mali n’avait pas besoin d’une intervention au sol » a indiqué l’ancien premier ministre.
Pour finir Aminata Dramane Traoré a précisé que la France devait tout simplement s’assumer en reconnaissant son tort mais hélas… », A-t-elle déploré.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays- Mali