Aujourd’hui, le départ à la retraite du jardinier de la résidence de l’ambassadeur du Mali à Conakry, Madou Kéita, suscite polémique car l’ambassadeur Modibo Traoré est accusé d’être à la base de ce départ “forcé” de Madou. Ce qui a été catégoriquement démenti par le diplomate. Selon lui, “cette affaire est un faux débat puisque les procédures ont été respectées. Et depuis le 1er janvier 2021, Madou a fait valoir ses droits à la retraite. Il a bénéficié tous ses droits”.
Le torchon brûle entre l’ambassadeur du Mali à Conakry, S. E. Modibo Traoré, et l’ex-jardinier de sa résidence, Mamadou Kéita dit Madou. Le départ à la retraite de ce dernier depuis le 1er janvier 2021 serait à la base de ce conflit. “En application du code du travail de la République de Guinée et conformément à la réglementation en vigueur, je vous informe que vous serez admis à faire valoir vos droits à la retraite, à compter du 1er janvier 2021. En vous remerciant pour les services rendus à l’ambassade, je vous prie de croire, Monsieur, à l’assurance de mes salutations distinguées”. Voici la notification de son départ à la retraite.
Joint par nos soins, l’ambassadeur Modibo Traoré estime que “c’est un faux débat”. “Nous avons respecté toutes les procédures en la matière pour le départ à la retraite concernant le cas de Madou Kéita. Ce n’est pas l’ambassadeur qui recrute ou qui demande aux agents d’aller à la retraite. Toutes les décisions sont prises à Bamako. Et je n’ai rien contre Madou.
Au contraire, nous avons tout fait pour lui parce qu’il est Malien”, nous a confié l’ambassadeur Modibo Traoré.
Pour mieux cerner ce dossier, nous nous sommes entretenus au téléphone avec le 1er conseiller à l’ambassade, Malick Sangaré, qui estime que Madou Kéita est parti à la retraite dans les règles de l’art. “Nous avons été surpris de la réaction de Madou, alors que toutes les procédures ont été respectées. Tous ses droits ont été payés. A 55 ans, il a l’âge d’aller à la retraite selon les textes de la République de Guinée”, précise-t-il. Avant de rappeler : “Nous avons reçu une correspondance venant de Bamako pour demander de faire le point sur le personnel recruté localement pour le départ à la retraite. Ils étaient deux agents, à savoir Madou Kéita, jardinier à la résidence de l’ambassadeur et Abdoulaye Koné, secrétaire consulaire, âgé de 62 ans. Donc, l’âge à la retraite.
Pour le cas de Madou, nous n’avons jamais violé les textes. Il avait tous les privilèges. En tant que jardinier, il disposait d’une boutique devant la résidence de l’ambassadeur. Chose qui n’est pas normale. Mais nous avons fermé les yeux parce qu’il est un Malien comme nous. Pour son départ à la retraite, on le lui a notifié une année avant, soit en février 2020. Et il a été remplacé numériquement par une autre personne.
S’agissant du cas d’Abdoulaye Koné, il était chargé de confectionner les cartes consulaires, les visas et les passeports. Donc, il est souvent difficile de remplacer ce genre de personnes.
La loi prévoit une prolongation de deux ans. C’est pourquoi nous avons demandé à Bamako de lui accorder 2 ans avant qu’on lui trouve un remplaçant.
Ce qui a été fait. C’est pour vous dire que le cas de Madou est différent de celui d’Abdoulaye Koné dans la mesure où Abdoulaye fait un travail intellectuel alors que pour Madou, c’est plutôt physique”. Parole du 1er conseiller à l’ambassade, Malick Sangaré, avec beaucoup d’insistance.
Parlant du cas d’un autre agent du nom d’Alpha Sacko, qui serait un proche de l’ambassadeur, cette information a été catégoriquement démentie par Malick Sangaré. “C’est faux et archifaux ! Alpha Sacko est un Malien comme tout Malien. Dire qu’il a remplacé Madou Kéita parce qu’il est proche de l’ambassadeur, c’est faux. Madou est parti à la retraite. C’est tout !” précisera-t-il.
Notons que Madou Kéïta a été recruté en juillet 2005 en qualité de jardinier en remplacement numérique de Mamadou Saliou Diallo, appelé à d’autres fonctions.
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali