Le ministre des Réformes institutionnelles et des Relations avec la Société civile, Amadou Thiam, a effectué vendredi 17 mai une visite au Commissariat au développement institutionnel (CDI) pour s’imprégner des conditions de travail du personnel.
Dans son intervention, le Commissaire au développement institutionnel, Assana Diawara, a profité de l’occasion pour renouveler au ministre ses félicitations pour sa nomination. «M. le ministre, vous arrivez à un moment crucial de la vie de notre nation. Mais je ne doute point de votre capacité à réussir les missions à vous confiées par les hautes autorités. Le personnel du CDI se tient à vos côtés pour relever les défis», a-t-il laissé entendre.
Selon le commissaire au développement institutionnel, le dernier acte constitutif de sa structure date de 2001. Il a rappelé que le CDI a été créé en 2001 en tant que service central et sa vocation est d’élaborer les éléments de la politique nationale de modernisation de l’Etat.
Pour Assana Diawara, le CDI doit à cet effet accompagner les réformes institutionnelles, appuyer et impulser la déconcentration et la décentralisation, proposer des mesures de renforcement de la société civile, etc. Il dira que deux grandes actions occupent le CDI au quotidien. Il s’agit du contrôle de structure et la mise en œuvre du programme de développement institutionnel (PDI II).
Diawara a indiqué que le contrôle de structure consiste à analyser tous les projets de création, mais aussi les projets de modification des structures publiques de l’Etat. S’agissant du PDI II, il vise, sous la supervision du CDI et sa coordination, à créer les conditions d’une administration moderne en utilisant la méthode de gestion accès sur le résultat.
Il a attiré l’attention du ministre sur quelques difficultés qui éprouvent le CDI. Parmi lesquelles, on note l’insuffisance du personnel. À ce niveau, avec un effectif de 54 personnes, les cadres de conception ne sont que 14 sur 34 prévus. Au niveau des cadres d’appui, il y en a 17 sur 20. À cela s’ajoutent également l’insuffisance de moyens logistiques et la difficulté liée aux règles de procédure.
Par ailleurs, le commissaire au développement institutionnel a suggéré quelques pistes de solutions. Au niveau de l’insuffisance du personnel, il a fait savoir que le CDI va s’engager à dénicher des cadres et à essayer de les convaincre pour qu’ils puissent le rallier. Au cas contraire, Assana Diawara propose de faire recourir au département de tutelle. Autre piste de solution évoquée par le commissaire au développement, c’est la motivation du personnel.
Il a également souligné que le CDI a eu à proposer à l’Etat beaucoup de grandes réformes qui ont abouti. Tout en ajoutant que le nouveau challenge du CDI aujourd’hui, c’est à la fois la modernisation et la dématérialisation.
«Le commissariat au développement institutionnel, compte tenu de sa mission, sera au cœur de l’action gouvernementale pour prendre en compte toutes les réformes institutionnelles relatives à la modernisation, à la consolidation de l’administration et également pour faire en sorte qu’on ait une administration plus performante au service des citoyens», a déclaré le ministre des Réformes institutionnelles et des Relations avec la Société civile, Amadou Thiam.
Avant de souligner qu’il y a beaucoup de difficultés et des contraintes qui font que la vitesse de croisière que le CDI voulait atteindre n’est pas là. «Nous sommes conscients du fait que nous avons une administration assez rigide et quand on parle de changement, ça prend toujours beaucoup d’efforts de sensibilisation pour y arriver», a-t-il martelé.
Le ministre Thiam a noté avec beaucoup d’intérêt la question d’effectif et de compétence des cadres. «À mon avis, c’est la première chose pour laquelle il faut trouver une solution», a-t-il déclaré. Amadou Thiam a aussi noté avec intérêt les questions concernant les problèmes de logistiques évoqués par le commissaire.
«Il faut qu’on arrive à véritablement réformer notre administration pour que ça puisse être efficace et que le résultat soit là», a-t-il ajouté. Avant de saluer les efforts consentis par les partenaires du Commissariat au développement institutionnel, à savoir l’Union européenne et la coopération canadienne.
Le ministre Thiam a enfin invité d’autres partenaires à s’inscrire dans l’appui au CDI et de son département pour ces réformes qui sont essentielles pour la sortie de crise. «Car la crise que nous vivons est une crise de gouvernance», a-t-il déclaré.
Diango COULIBALY
Source: Le Reporter