Soutien, IBK n’en manque pas. Du moins sur le bout des lèvres. En effet, des alliances politiques de façade prolifèrent pour, dit-on, soutenir les actions d’un président qui, en réalité, n’a ni programme ni vision claire pour le Mali. La preuve : son fameux slogan « le Mali D’Abord » n’a duré que le temps de la campagne présidentielle de 2013. Il s’est avéré creux et conçue dans le seul but de conquérir le pouvoir. Aujourd’hui, ces courtisans se bousculent aux portions de Koulouba et du domicile royal à Sébénicoro. Chacun proposant ses bons offices (s’ils en ont). Sauf qu’en réalité, la plupart de ces alliances ont une très faible audience auprès des Maliens, à commencer par la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle (Cpm). Cette plateforme regroupe en son sein, l’écrasante majorité des partis politiques que compte le paysage politique malien. Et dont la quasi-totalité ont accompagné tous les régimes ; d’Alpha à Amadou Toumani Touré. Que peuvent-ils apporter aujourd’hui à IBK ? Une question légitime que se posent de nombreux observateurs. A l’analyse, le cas de l’Adema-pasj (parti majoritaire de 1992 à 2002) s’impose. Ce parti n’est plus que l’ombre de lui-même. Il connaît, depuis la désignation controversée de Dramane Dembélé comme candidat à l’élection présidentielle de juillet 2013, un climat délétère qui s’amplifie au fil des jours. De nombreux militants, effrayés par la perspective d’une défaite certaine, ont fait leur valise. Soumeylou Boubèye Maïga et Sékou Diakité, tous deux membres influents du parti, ont été les premiers à quitter la Ruche. Le premier a créé l’Asma-Cfp et le second a déposé ses bagages à  la Codem. Après la présidentielle, d’autres grosses pointures ont emboité le pas à Boubèye. Il s’agit d’Ibrahima N’Diaye qui a rejoint  l’Urd et Oumarou Ag Mohamed Ibrahim,  Président du HCCT, qui, à son tour, a déposé ses valises au Rpm. De véritables coups durs pour l’Adema qui devient  une coquille vide et s’achemine vers une implosion. En attendant, le paradoxe est qu’à part Iba, tous ces cadres se retrouvent au sein d’une même alliance, la Cpm, avec ceux de l’Adema pour le défendre le même idéal.

Majorité présidentielle : un serpent à deux têtes

Lors d’une rencontre avec la majorité présidentielle, IBK n’a pas caché sa déception. Il voulait des partisans plus présents, plus offensifs pour défendre son action ( ?) à la tête de l’Etat. Et pour donner une réponse à cette interpellation, le président de l’Union pour la démocratie et le développement (parti membre de la Cmp), Tiéman Hubert Coulibaly, a peaufiné une nouvelle alliance « présidentielle » : l’Alliance des forces démocratique pour le Mali (Afd-Mali). Celle-ci est à l’image de la Cmp, composée de micros partis politiques qui sont dirigés par des…champions en voltige.  Il s’agit de Urp, Rjpm, Par, Psr, Rcd, Pdp, Amat, Pdj, Psd, Barica, Ass, Udd…. « Noyau d’une majorité présidentielle forte et dynamique » se réclament-ils, ces partis entendent mobiliser les militants autour du président pour mettre fin au « léger doute qui, à un moment, a semblé faire un chemin au sein de l’opinion ». Une manière de dire que la Cmp a échoué ? Il est désormais évident que les partisans du président ne parlent pas le même langage. Un fait qui affaiblit davantage la majorité présidentielle, et qui étale au grand les jeux d’intérêts personnels qui prévalent en son sein. En effet, il se dit que des cadres de certains partis membres de la Cmp sont offusqués par les actes du parti présidentiel (Rpm). Ici (au Rpm), l’on a du mal à cacher des sentiments à l’adresse du Président IBK. Celui-ci, après la nomination de trois premiers ministres (tous choisis hors de son parti), est l’objet de critiques. Mais au Rpm, l’on se garde d’étaler sur la place publique, ces linges sales… Jusqu’à quand ?

Au même moment, les alliés du Rpm lui reprochent de régner sans partage. Voilà pourquoi des observateurs ne parient pas sur la continuité de cette mouvance et sont formels qu’elle implosera dans les mois ou les années à venir.

Au delà, que peut une majorité, forte qu’elle soit, avec un président qui a instauré un pouvoir monarchique, un président qui s’est entouré par sa famille, et  qui fait du pouvoir et des attributs du pouvoir un instrument de jouissance?

Issa B Dembélé

SOURCE : L AUBE