Un appel avait été lancé par le collectif Mouwatana, qui rassemble des personnalités de la société civile et des petits partis politiques. Dimanche, à la mi-journée, près de 1 500 personnes ont protesté pendant plusieurs heures dans le centre de la capitale, malgré l’intervention des forces de l’ordre. Les appels à manifester lancés par des partis politiques sont habituellement peu suivis.
Cette fois, des manifestants ont fait le déplacement parce que les rassemblements de vendredi étaient très importants. « Il me semblait que c’était tout à fait normal de remanifester aujourd’hui dans le même esprit que vendredi, Sabrina Rahmani, médecin et membre de l’Observatoire citoyen algérien. C’est-à-dire que nous sommes face actuellement à une mascarade électorale, celle d’un président dans un état déplorable. Et c’est une violence pour le peuple et pour la nation. » Vers midi, plusieurs dizaines de personnes manifestaient au cœur du centre-ville.
Mais très rapidement, les forces de sécurité ont voulu mettre un terme au rassemblement de façon musclée. Des habitants et des passants se sont alors joints au cortège qui a remonté l’avenue principale du centre-ville, alors que les forces de l’ordre essayaient de disperser la manifestation en utilisant des gaz lacrymogènes. « Il y a avait toutes les catégories de la société, souligne Riad, 37 ans.
Les gens qui passaient ont pris part à la manifestation. Quand ils arrêtaient un groupe, un autre groupe prenait le relais pour lancer des slogans. On sent qu’il y a une conscience collective, que l’Algérie vit une période difficile et on doit tous être debout. » La mobilisation a duré plus de quatre heures. Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées.
RFI